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Le rêve d'Aimée

Le rêve d'Aiméearmanel, conteur breton à la fête de la bretagne 2016


Vous avez peut-être connu Aimée Men-Nan, née en 1903 et sœur  de Pityôd, celui qui joue dans le film « Finis Terrae » tourné par Jean Epstein en 1928 sur l’ilot de Bannec. 

Les « Roches de Portsall » marquent la frontière invisible entre l’Atlantique et la Manche. Ce secteur maritime est très dangereux et seuls les marins expérimentés s’y risquent. C’est le cas des goémoniers de Saint Pabu ou de Plouguerneau qui allaient  « faire » leur saison de goémon « aux îles ». Ils connaissaient bien l’endroit et ses dangers et ne s’y aventuraient qu’en groupe «  pour le cas ou … ». 

A la fin de la saison de 1927, Aimée vit en rêve un naufrage. Deux bateaux avaient quitté l’île de Bannec et revenaient sur Landéda quand l’un deux chavira. Elle vit parfaitement le naufrage et reconnut les marins, qu’elle vit se noyer, notamment l’un d’entre eux qui avait réussit à s’approcher du rivage et s’agripper sur les rochers avant d’être terrassé par les éléments en furie. Ce cauchemar la réveilla et elle entendit frapper deux grands coups à sa porte. Toute retournée par son cauchemar, Aimée se leva et alla ouvrir la porte : Il n’y avait personne.

Le lendemain matin, elle entendit une histoire circuler dans le bourg : La veille au soir, deux équipages de Landéda se trouvèrent pris dans un coup de chien alors qu’ils se trouvaient dans les parages des « roches de Portsall ». Ce qui les retarda jusqu’à la nuit, alors qu’ils espéraient être rentrés avant le coucher du soleil. Déjà que de jour ce n’est pas un coin facile, alors de nuit … 
Le premier équipage avait pour patron Bounig Lawèt, et pour matelots les deux frères Paotred ar Moko.
Le second bateau appartenait à la famille Marrec (les Bi Nèt). Ce jour là sur le bateau il y avait Alfred et Biel Bi Nèt, et un dénommé Hamon.
Brusquement ce bateau, qui fermait la marche, coula. Mais les deux Paotre ar Moko refusèrent d’obéir à  Bounig Lawèt quand celui-ci s’aperçut de la disparition des Bi Nèt. Il est vrai qu’il faisait nuit  (peu d’espoir d’apercevoir quelque chose) et que la mer était démontée ( risque de chavirage pendant la manœuvre).
Quand on retrouva les corps on en retrouva deux quasi intacts (ils avaient su se noyer tout de suite) et un autre Alfred Bi Nèt qui avaient les doigts déchirés, les ongles brisés et le corps recouvert d’ecchymoses, comme s’il avait réussi à se raccrocher à quelque chose de râpeux qui ne pouvait être rien d’autre que des rochers. 

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Date de dernière mise à jour : 21/07/2017

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