Légendes Bretonnes

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Différents des contes, ces récits s'appuient sur des faits indiscutables.

Mais un travail, souvent inconscient, d'interprétation et de remaniement
a transformé la réalité historique en une merveille magique et improbable.

(Rappelons nous la légende de ces saints irlandais et gallois
qui traversèrent la Manche sur des barques de pierre)
.

HLBM.

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Merci d'en citer la source: armanel.e-monsite.com

 

Résumés et liens des textes en bas de page.

  Ar Santig Du
Un saint bien caché
Le passage du crapaud
Un raccoourci compliqué
Konter Ludu
un châtiment perpétuel
Le testament du recteur
Il faut tenir ses promesses
La chapelle de Coat ar Roch
Malheur au profanateur
La jument endiablée
Une jument est en sueur tous les matins
Ki-Bleiz
le dernier loup de Saint Cadou
La barque de Saint Majan 
Une fontaine miraculeuse
Légende de Saint Kado 
Patron des lutteurs
La fontaine de Béniguet 
Un jeune marin est aidé par une sirène
Le coq de Commana
Naissance de la paroisse De Commana
Le naufrageur de Trémazan
Tel est pris qui croyait prendre
Les Crêpes de Soazic
La première crêpe de Bretagne

La fille de l'ardoisier
La fille d'un ardoisier est annoblie

La châtelaine humiliée
Une jeune châtelaine s'oppose à son mari

Tregont-Mab et Anne de Bretagne.
Le premier Tro Breizh de la duchesse Anne.
Mona et le roi des Morgans.
Une Ouessantine veut se marier avec un Morgan.
La chêvre blanche de Kerozal.
Un jeune homme tente de se libérer de sa mère.
Brandwen la plus belle femme du monde.
La plus belle femme n'habite pas à Camaret.
Mona Meznaod.
Un seigneur breton vend sa fille au diable.
Légende de Saint Ronan.
Saint Ronan vécut encompagnie de loups.

Navigation de Saint Brandan 
découvre l'Amérique 900 ans avant Colomb.

La révolte de Brénéol.
Une révolte contre l'occupant romain.

Légende de Katel Gollet 
La fiancée du diable.

Légende de Gurguy. 
Fondateur de l'abbaye de Saint Matthieu après avoir décapité sa soeur.
Des moines au paradis
Au X°siècle, des moines de Saint Matthieu s'embarquèrent pour une longue navigation...
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Ar Santig Du
Résumé:
Un saint bien caché
Il y a très longtemps, un roi de Bretagne a été vaincu parles anglais lors d’une guerre aujourd’hui oubliée. 
+Son château fut envahi par les troupes victorieuses qui le mirent à sac. Un des officiers se chargea de récupérer tous les parchemins et écrits qui s’y trouvaient et de les ramener en Angleterre car il n’avait pas le temps de les étudier sur place .
Ces documents, arrivés en Angleterre, ont été lus et classés selon leurs importances. Il y avait un vieux grimoire, assez épais, qui résistait à toute tentative de traduction jusqu’à ce qu’un savant anglais réussisse à le déchiffrer. Et voici ce qu’il lut :
«  Une fois par siècle, dans les Monts d’Arrée de la petite Bretagne, le sommet du mont Roc’h Trevezel s’ouvre pendant un quart d’heure, le jour de la lune de Mars, à Midi. Celui qui sera assez courageux pour pénétrer dans la faille pourra y trouve un trésor inestimable. Mais le trésor ne sera visible que par un jeune garçon qui sera à la veille de ses seize ans, et il ne devra pas traîner car le Roc’h se refermera brusquement à l’issue du quart d’heure. »
Le passage du crapaud
Résumé:
Un raccourci dangeureux

 En ce temps là et je vous parle d’un temps où les nuits étaient froides, où les tempêtes de mer faisaient frissonner les plus habiles marins. En Bretagne les routes des campagnes étaient des chemins boueux et sinueux creusés entre de hauts talus de pierres et de terre permettant de se protéger du vent cinglant du large.
    En ce temps là donc les fortins côtiers de Napoléon n’étaient encore que de vulgaires buttes de terre et les bords de la Manche laissaient voir au lointain les tourments des marins depuis les îles de Molène à Ouessant.
    Près de bourg de Lanildut, un peu au dessus du port de Laber  mais bien au delà des carrières de granit, vivait un fort honnête homme : Eugène Marie boucher de profession. Il tenait boutique sur le haut du Kernioc mais tous les jours que Dieu fait, sauf il va de soit le dimanche et les jours Saints, il allait avec sa charrette faire sa tournée dans les fermes isolées de la campagne et dans les maisonnées de pêcheur du bord de mer. Il vivait très heureux au Kernioc auprès de sa femme Adèle qui venait d’accoucher d’une deuxième fille : Eugénie Yvonne Marie.

Konter Ludu
Résumé:
Une punition à la hauteur du comportement...

Le sieur Kersalaün, était le propriétaire du Manoir du Carpont en Lampaul-Ploudalmézeau, au XVII° siècle. C’était un homme dur qui ne faisait aucun cas de la vie des autres. Il était connu pour être méchant et impitoyable, il ne connaissait pas les sentiments de bonté ou de pitié. C’est la raison pour laquelle les pauvres de la région restaient autant qu’ils le pouvaient loin de ce manoir maudit sans jamais essayer de s’approcher.

Un jour cependant, un homme, un mendiant (un chercheur de pain comme on dit par ici), qui n’était pas du pays, ce qui fait qu’il n’avait pas eu connaissance de la mauvaise renommée du maître, était entré dans la cuisine alors que la bonne venait de poser sur la table un chaudron de bouillie. Bouillie qu’elle avait mise à cuire dans un grand chaudron au milieu de la cheminée pour couper la faim d’une douzaine de laboureurs, à l’appétit ouvert par le dur travail des champs. Profitant du fait que cette dernière venait de sortir pour souffler le rappel à l’aide du “corn boud”(1), notre mendiant entra donc discrètement dans la cuisine.

Le testament du recteur
Résumé:
Il faut tenir ses promesses

 Il y avait  au bourg de Baden un vieux recteur, qui vivait trop longtemps, au goût  de ses héritiers : trois cousins à la mode de Bretagne :

_ Kenan, le plus âgé et le plus avare des trois, venait deux fois par an de Pont-Scorff, à Baden pour juger par lui-même de l’état de santé du recteur. Vous pensez bien que le vieux recteur ne voyait pas avec plaisir son cousin cupide fouiller dans tous les coins du presbytère et faire d’avance l’inventaire de son pauvre mobilier. 
_ Kylian, le second cousin, ne valait guère mieux. 
_ si bien que le vieux recteur, trompé  par quelques marques d’amitié que lui témoignait Herwan, le plus jeune de ses héritiers, résolut de donner tout son bien à celui-ci, qui demeurait à l’Armor-Baden

 

La chapelle de Coat ar Roc'h
Résumé:
Il n'est pas bon de jeter un saint à terre
Dans la paroisse de Komanna, au pied des monts d’Arrée, au milieu des humbles taillis que dominent d’énormes et sombres rochers, là où il y avait autrefois une grande forêt de chênes, on voit encore la trace et les restes éparpillés d’un ancien bâtiment  Situé entre le manoir et le village de la Garenne. Quelques pierres montrent l’emplacement de la porte principale. Un tertre, couvert d’orties marque l’endroit où était l’autel. L’herbe reverdit à peine sur la terre desséchée. Vous pressentez, enfin, qu’un malheur est arrivé là, ou qu’une grande profanation y a été commise. Tel est l’aspect des ruines de la chapelle de Coat-ar-Roch (Bois de la Roche).  La chapelle dédiée à saint Roch, associée à une fontaine, existait encore au début du 19e siècle. Disparue depuis, son emplacement est actuellement marqué par les vestiges d´une croix.
 
 
La jument endiablée
Résumé:
Une jument est retrouvée couverte d'écume chaque matin

Jean-Marie était cultivateur à Coat-Méal, au début du siècle dernier. Si tous ses voisins s’étaient convertis au modernisme agricole et conduisaient des chevaux vapeurs, Jean-Marie, lui n’a jamais voulu abandonner ses juments ; jusqu’à la fin, il est resté fidèle à la traction animale. Attention, cela ne veut pas dire que Jean-Marie était réfractaire au progrès ; il y avait l’électricité et l’eau courante dans sa ferme. De plus Jean-Marie était un des premiers habitants de la commune (après le député) à avoir fait l’acquisition dune voiture automobile (une Berliet Type VIRP2) avec laquelle il conduisait fièrement Soize, son épouse, à l’église le dimanche.

 
Ki - Bleiz le dernier loup
Résumé:
Le dernier loup de Saint Cadou

Cette histoire commence il y a très longtemps. Du temps de la Duchesse Anne – reine de France et de Bretagne. Christophe Colomb venait juste de découvrir l’Amérique.
A cette époque, il y avait à Saint Cadou un paysan qui avait 11 enfants, et comme sa ferme était vraiment petite et ne rapportait pas assez d’argent pour nourrir toute la famille, les garçons quittaient le foyer paternel à l’âge de 12 ans. C’est ce qui arriva à Pierrick le quatrième enfant et troisième fils du paysan. 
Donc Pierrick partit, mais comme il ne savait pas pour aller ; il se décida  à prendre la route de  Letiez Izella à Saint Eloy, pour aller chez un de ses oncles à Quillivennec au Tréhou, puis de là, de suivre la rivière La Mignonne qui contourne Irvillac par le Nord et se jette dans la rivière de Daoulas. Arrivé à Daoulas, il chercha du travail dans les fermes mais n’en trouva pas. Il décida alors d’aller traîner sur le port de Daoulas  qui était très actif, et finit par être embarqué comme mousse sur un navire marchand qui vendait des toiles fines « appelées toiles de Daoulas » jusqu’en Hollande. Leur navire partit vers la Hollande chargé à ras bord de ces toiles qui valaient très cher et fut attaqué par un navire anglais au large de l’île de Batz. Le capitaine du navire breton essaya de fuir, mais les anglais réussirent à le stopper et avaient pris le navire en remorque quand on vit à l’horizon arriver deux navires avec le pavillon de la marine de Bretagne. C’était Le Primauguet, le plus célèbre marin breton qui patrouillait au large de Beg-Ledan.

 
La barque de Saint Majan
Résumé:
Saint Majan et sa fontaine miraculeuse

Une des choses les plus curieuses concernant les saints bretons est leur arrivée en Armorique. Les écrits anciens nous disent qu’ils traversèrent la Manche dans des barques en pierre! C’est ainsi que comme beaucoup d'autres, selon la légende, Majan fit pour venir du lointain Pays de Galles en Bretagne. 
Majan débarqua d'abord à Brest, mais rapidement il reparti vers le nord-ouest, en longeant la côte, en quête d'un site plus isolé où il pourrait vivre plus loin de la tentation des biens terrestres, et donc plus près de Dieu. Il contourna la pointe Saint-Mathieu, remonta vers le nord, navigua entre les îles et le continent, pour s'engager finalement dans un Aber dont l'aspect lui paraissait propice à l'exaltation de l'âme. Non loin d'une rivière qui se jetait dans cet aber, il trouva une source et décida que c'était là qu'il vivrait pour le restant de ses jours. Il construisit un ermitage rustique, aménagea la source en fontaine, et y édifia une petite chapelle. Rapidement ce lieu prit le nom de Lokmajan.

 
Légende de Saint Kado
Résumé:
Saint Cado est le patron des lutteurs
Saint Cado né en Grande Bretagne, était le fils d’un Prince, descendant du Grand Constantin, qui s’appelait Guillenus. Sa mère, Gudalusa, était la fille de Brahanus, Roi d’une partie de l’Irlande. Cado naquit environ en l’an 522, sous le Pape saint Hormisda, l’Empereur Justin premier, et le Roy de Bretagne-Armorique Hoel II. Ses parents furent approchés par un saint Hermite, nommé Menechesias, qui leur demanda de le faire baptiser ; ce qu’ils firent, quoi qu’eux-mêmes fussent païens et Idolâtres. Bien des années plus tard, Cado étant alors en âge de monter à cheval, son père ayant déclaré la guerre à un autre Prince, son voisin, voulut donner la conduite de son armée au Prince Cado. Ce dernier, désirant combattre sous le drapeau de la Croix de Jésus-Christ, s’enfuit en cachette du palais de son père, et par chemins écartés, se retira dans un désert, où il se soumit à la direction et l’obédience d’un saint Hermite et demeura douze ans en sa compagnie, vivant de pain et d’eau et de quelques légumes, avec un rare exemple de Sainteté.
La fontaine de Béniguet
Résumé:
Un jeune marin en détresse est aidé par une sirène

Nous voici il y a bien longtemps à SAINT  PABU, petit port Breton à l’embouchure de la rivière aber benoit. En face le grand large avec une multitude de roches, récifs, îles et presqu’îles où s’engouffrent des courants puissants et surprenants.
François, jeune marin pêcheur habite à Kertanguy avec ses parents Françoise et Jean qui trop vieux a décidé depuis déjà un an de lui laisser sont petit cotre de sept mètres aussitôt rebaptisé « Marie-Gilette ». Il est mouillé  au Passage plutôt qu’au port du Stellac’h situé trop loin au fond de l’aber car la navigation se fait à l’aviron et à la voile. Il faut donc limiter les distances dans la rivière et surtout bien connaître les courants.

Un matin d’avril où la brume est très dense et le vent d’Est léger, François décide d’appareiller avec son matelot Joseph du Ruellou et son mousse Christophe de Kerlagadoc. La marée descendante, les vents et les courants pourront sans effort les faire quitter l’abri de la rivière.

    Brummenn  vor, Tommder en gor    (Brume sur la mer, chaleur à venir

Le coq de Commana 
Résumé:
Le diable se cache partout.
Nous sommes en 1350, le jour se termine et une équipe de maçons et de terrassiers vient de finir une dure journée de labeur. Ils viennent de creuser les fondations d’une église sur le plateau de Quillidiec, en Commana.
L’architecte est content du travail effectué et se réjouit d’avance à l’idée de voir bientôt son église sortir de terre.
L’architecte semble avoir raison de se frotter les mains, car une semaine plus tard, les maçons avaient déjà monté les murs de la future église sur une hauteur d’un mètre. L’édifice commence à prendre forme et tous les villageois se pressent sur le chantier pour y faire leurs commentaires, car, comme vous le savez peut-être, il y a en tout badaud un chef d’équipe qui sommeille.
Mais, au dixième matin, une grande surprise attend les maçons à leur arrivée sur le chantier : tout leur ouvrage est détruit, les murs sont à terre et personne ne sait à qui attribuer ce que l’on appelait le sabotage. Sous les injonctions de l’architecte le travail reprit, mais arrivé à un mètre de haut, les murs furent une nouvelle fois détruits et mis à terre. Une troisième fois, les murs furent relevés, mais une troisième fois, ils furent renversés durant la nuit
Le naufrageur de Trémazan  

Résumé:
Un noble s'adonne à l'activité de naufrageur.

Fdb2019

Le château de Trémazan, dont il ne reste à ce jour qu’un donjon qui attend patiemment d’être un jour restauré, a une place particulière dans l’imaginaire local; ce serait, en effet, là que seraient né Gurguy et Haude deux saint bretons célèbres dans la région pour leurs destins tragiques. Il a aussi  pris une place importante dans l’Histoire locale; ce château était la défense Nord de la Vicomté de Coat Méal.
La vicomté consistait en une bande de terre coupant en deux la châtellenie de St-Renan.
Elle allait de l'Aber-Benoit à la mer, devant Portsall, comprenant les paroisses de Coat-Méal, Plouguin, Landunvez, Ploudalmézeau, Plourin, Tréglonou, Porspoder et Guipavas. On peut penser que, fort probablement, c'est l'importance du Castel-Trémazan et du Castel-Uhel qui déterminèrent à créer la châtellenie de Coat-Méal qui prospéra jusqu'à Hervé IV, marié à Catherine de Laval, dernier comte de Léon. en 1572, La vicomté de Coat-Méal, fut érigée en principauté de Léon, et est restée indépendante, jusqu'à la Révolution française.

Les crêpes de Soazic
Résumé:
La crêpe bretonne est la conséquence d'un amour contrarié.
L’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui est aussi une histoire d’amour contrarié, passé aux oubliettes et qui a pourtant changé la face culinaire de notre planète. Mais reprenons tout dès le commencement.
Lann est né le jour du Mardi-Gras dans la partie Sud-Ouest de Commana (délimitée de nos jours par l’allée couverte et les tourbières du Mougau-Bian et le lac du Drennec) dans le moulin de Milin ar Pabig  que l’on appella ensuite Milin Kerlann. Il faut savoir que Commana était célèbre pour ses moulins.
En 1843, on en dénombrait douze, dont six moulins  situés sur la rivière de l´Elorn ou ses affluents et quatre sur la rivière de la Penzé ou ses affluents. Les moulins, s´ils n´ont pas tous disparu, ont pour la plupart été profondément remaniés. Suite au secteur immergé en 1980 par le barrage du Drennec, il reste 4 moulins intéressants : Bois de la Roche, Restancaroff, Mougau et Kerouat.
La fille de l'ardoisier
Résumé:
Comment Jacquette simple roturière fut annoblie.
En ces temps-là, la vie à Motreff était dure. Les terres agricoles ne sont pas des plus fertiles et bien des hommes se décidaient à devenir ardoisiers. Ce métier, s’il apportait un peu d’argent dans les ménages, était épuisant. 
Denez faisait partie de ces ardoisiers. Il trimait dur à remonter les ardoises taillées au fond de la carrière et ne ramenait qu’une maigre pitance à la maison. Pourtant des sous, il lui en fallait ; Laïg, sa femme,  lui avait donné douze enfants et était en train de lui mettre au monde le treizième. Mais l’accouchement se passa mal et si l’enfant, une belle fillette, était pleine de vie, la mère ne survécut pas. 
Denez dut donc faire face à deux célébrations : l’enterrement de Laïg et le baptême de Jacquette la dernière née de la nichée.  Mais pour baptiser l’enfant, il fallait trouver un parrain et une marraine et, avec tous ses enfants, Denez avait déjà fait le tour de sa famille et de ses amis proches. Pour trouver la marraine, ce ne fut pas très difficile. Mais pour le parrain ! Il eut beau frapper à toutes les portes, on lui disait gentiment de voir ailleurs. Un matin, en désespoir de cause et quelque peu terrorisé de la hardiesse de sa démarche, il alla frapper à la porte du manoir de Brunolo. La servante lui ouvrit :
 
La châtelaine humiliée
Résumé:
Une jeune châtelaine s'oppose à son mai irascible

A cette époque. Gwitalmeze avait pour seigneur un comte qui avait pour épouse une femme beaucoup plus jeune que lui, qui s’appelait Yvonne. Et qui était d’un  rang social d'origine inférieur à celui du comte. Et si le comte était très dur, la comtesse Yvonne comprenait les difficultés de vie des pauvres gens de Ploudalmézeau pour lesquels elle avait elle avait de la sympathie et qu'elle essayait de soulager de son mieux. Un jour, une bagarre générale, éclata entre des habitants de Gwitalmeze et les soldats du comte. La raison en était bien simple. Les gens qui dépendaient du comte étaient réduits à l'indigence à cause des ordres et directives du comte et, exaspérés, ils avaient laissé éclater leur rancœur à son égard. Cet évènement fut vécu comme une petite révolution car confrontés à la révolte de toute la population exaspérée, les soldats furent mis en déroute et durent battre en retraite. Il va sans dire qu’en apprenant cette nouvelle, le comte entra dans une colère noire. Il était hors de question que cette insulte à son autorité par ceux qui lui devaient totale soumission reste impunie. Il décida sur-sur le champ que tous les meneurs de la révolte devaient être sévèrement châtiés pour l’outrage commis. Mais le comte dut se rendre à l’évidence : le mécontentement était général et les frondeurs étaient bien cachés par le reste de la population
 
Tregont-Mab
Résumé:
La duchesse Anne part faire son premier Tro Breizh

A l’est de la route de Quimper à Bénodet, se trouve le château de Tregontmab,situé à Ergué-Armel, lieu resté célèbre dans la mémoire locale.

Il y a plus de 500 ans, le 26 janvier 1477, naissait Anne de Bretagne, qui allait être deux fois reine de France. Sa vie sera très courte car elle va mourir à l’âge de trente-sept ans après avoir mis au monde neuf enfants (un enfant tous les quatorze mois en moyenne). Elle fut le parti le plus envié d’Europe et eut plus de treize prétendants, dont trois héritiers du trône d’Angleterre, l’infant d’Espagne et le futur empereur d’Allemagne.

A la mort de son père, en 1488, les barons entrent dans une guerre de succession.

En mars 1490 elle  décida de quitter Rennes, ou elle s’était réfugiée, afin d’aller à la rencontre de son peuple dans un Tro Breizh périlleux car il y avait encore beaucoup de barons rebelles à sa personne. Etant pratiquement ruinée, elle voyagea le plus simplement possible, tout en gardant son rang, pendant deux mois. Partout le peuple lui réserva un accueil chaleureux, et lui donna les surnoms de « Bonne Duchesse » et de « Duchesse en sabots ». 

 
Mona et les Morgans
Résumé:                       Une fille d'Ouessant rêve de se marier avec un Morgan

IL y avait autrefois (il y a bien longtemps, bien longtemps de cela, peut-être du temps où saint Pol vint du pays d’Hibernie dans notre île) ; il y avait donc à Ouessant une belle jeune fille de seize à dix-sept ans, qui s’appelait Mona Kerbili. Elle était si jolie, que tous ceux qui la voyaient en étaient frappés d’admiration et disaient à sa mère :

— Vous avez là une bien belle fille, Jeanne ! Elle est jolie comme une Morganès, et jamais on n’a vu sa pareille, dans l’île ; c’est à faire croire qu’elle a pour père un Morgan.

— Ne dites pas cela, répondait la bonne femme, car Dieu sait que son père est bien Fanch Kerbili, mon mari, tout comme je suis sa mère.

 
La chêvre blanche de Kerozal
Résumé:                       Un jeune héritier tente de se libérer de sa mère La châtelaine de Kerozal était réputée pour son caractère franc et affirmé, et sa vie ascétique. Bioen que ses richesses fussent très grandes, ele n’aimait pas dépenser plus que nécessaire. Vivant seule dans son manoir, elle se faisait un devoir d’épargner afin de pouvoir, plus tard, transmettre. Mais tout cet argent disponible attirait bien des envies, surtout près des jeunes nobles désargentés de la région. Sans son caractère acariâtre, la demoiselle de kerozal aurait facilement trouvé chaussure à son pied. Mais même les nobliaux les plus téméraires reculaient à faire leur demande. Elle finit pourtant par trouver un mari auprès d’un « pourkez », un   hobereau désargenté de Saint Pabu, la commune voisine. Mais si le nouveau marié pensait pouvoir profiter d’une vie facile à l’abri des murs de Kerozal, il dut bien vite déchanter. Il se mit à dépérir très vite et mourut peu de temps après que la châtelaine lui eut donné un fils que l’on baptisa sous le nom d’Ildut. Les bonnes de gens de Plouguin l’aimaient bien, regrettaient sa disparition mise tantôt sur le compte du chagrin, tantôt sur le désespoir. Ils l’avaient tant apprécié de son vivant qu’ils envisagèrent d’en faire un saint ou au moins un martyr.  Mais le prieur de Koz Mael ( Coat Meal)  ne l'entendit pas de cette oreille, et s’y opposa sous prétexte que le défunt n'était pas très empressé, de son vivant, ni très régulier quand il s'agissait de verser sa contribution à l'Eglise
 
Brandwen

Résumé:                       La plus belle fille du monde habite chez nous! dit-on à Camaret.

Fdb2019

De mémoire d’homme les gens de Camaret ont toujours cru que les plus belles filles du monde étaient les filles de la presqu'île de Crozon. Et il était inutile d’essayer de les contredire, toute tentative allant dans ce sens était vouée à l’échec. Et partout dans les ports et les taverne de la presqu’île, lorsque les esprits s’échauffaient autour d’une bolée de cidre, les hommages à la beauté des Camarétoises s’envolaient plus haut et plus fort que les cloches qui, à Pâques,  rentraient de Rome en carillonnant à tue-tête.

Et cela dura jusqu'au jour où un étranger de passage dit aux fiers camarétois : 
_ " Vous êtes fiers de la beauté de vos filles, et vous vous en vantez, mais sachez que j'ai vu, sur la côte nord à Lanildut, une jeune fille mille fois plus belle que la plus jolie fille de chez vous" ! 
Vous pensez bien que tout Camaret fût sous le choc en apprenant cette nouvelle ! Il fallait faire quelque chose : Ou bien le voyageur mentait, ou bien c’en était fini de la réputation des filles de Camaret. On décida donc qu’il fallait dépêcher un enquêteur afin de vérifier le bien fondé de cette affirmation. Ce fut Gurvan, un jeune pêcheur téméraire et très bon marin qui  fut désigné pour aller vérifier sur
place.

 
Mona Meznaod.
Résumé:                       Un seigneur breton vend sa fille au diable. Au début de cette histoire le seigneur de Meznaod avait épousé la fille du manoir de Keriounan, en Lambaol. C'était, selon la légende, la sœur de Yann Lez Tre Mor qui trouva une mort brutale à Kroaz Ar Bleiz.  Mais il se produisit un événement alors très banal, véritable tragédie pour le seigneur de Meznaod : sa femme mourut en donnant naissance à leur premier enfant, une fille qui fut nommée•nommée Mona. Mona que tout le monde appellera Mona Meznaod, selon la pratique locale qui consiste à nommer quelqu'un par le nom du lieu où il réside. Si on réussit à sauver l’enfant, tandis que l’on administrait l'extrême-onction à la mère en espérant qu’elle irait au Paradis. Quel chagrin pour le père et le voisinage entier qui s'associa à son deuil. Le seigneur de Meznaod, encore jeune, aurait pu se remarier. On ne manqua pas de l'y pousser. Mais, il y renonça, voire ne l'envisagea jamais. Pour les tâches matérielles au manoir, il ne manquait pas de personnel. Et Mona était laissée libre de grandir comme et avec les petits paysans du coin. 
 
Légende de Gurguy.                                

Résumé

Gurguy,(StTanguy)  (+594), a fondé l'abbaye de Saint Matthieu près du Conquet.

armanel, conteur breton à Saint Matthieu 2015Armanel conteur breton musee du ponant

 ...

 A l'extrême pointe nord ouest du Léon, en face de Portsall, des vestiges imposants d'une antique forteresse : le château de Trémazan, défendant contre les pirates le meilleur accès du pays. Vers 520,le maître en est Golon ; sa femme est brestoise et meurt trop tôt en laissant deux enfants, Gurguy et Haude. Golon, en secondes noces, épouse une femme de la Bretagne insulaire, qi a été déformée par l'hérésie pélagienne : une vraie marâtre pour les enfants.
Au bout de huit ans de ce régime, Tanguy, se sentant de taille à se débrouiller, prend le large ; et, avec l'accord de son père, file par Cherbourg jusqu'à la cour de Childebert, roi de Neustrie, où il pourra parfaire son éducation de chevalier.

Childebert est le quatrième fils de Clovis. À la mort de son père, en 511, le royaume est divisé en quatre. Childebert devient roi de Paris. Son royaume comprenait les cités de la future Normandie avec le Maine et le Bordelais au sud de la Loire.

Toute l'humeur de la marâtre tombe alors sur la seule Haude, condamnée aux plus basses besognes "en haine de sa vertu et spécialement de sa religion. Elle luy osta son cabinet et Oratoire, congédia la plupart de ses damoiselles et servantes pour l'obliger à faire le service de la maison, même de la cuisine, puiser l'eau et balaïer les salles et chambres. Quand on sonnoit la Messe en la chapelle du Chasteau, elle l'occupoit expressement à quelque service, pour la priver de cette consolation de son Ame ; et néanmoins, jamais la sainte fille ne s'en offensa, et ne luy échappa jamais parole d'impatience, mescontentement ou murmure."

     
 La révolte de Brénéol                                

Résumé:
Un chef armoricain s'associe à un sorcier afin de bouter les romains hors de Saint Pabu

armanel, conteur breton à Saint Pabu 2015

  Une fois l'Armorique conquise, les Romains ne gardèrent pas beaucoup de troupes présentes dans ce qu'on appelle maintenant le Léon. D'autres régions leur avaient résisté davantage bien que les Armoricains du Nord-ouest les Osismes eussent participé à plusieurs révoltes. Les occupants avaient des régions plus turbulentes à surveiller et la garnison laissée en place au Castellum situé à Coat Méal était largement suffisante pour surveiller et assurer la sécurité sur la route allant de Brest à Tolente.
Vers le milieu du quatrième siècle après Jésus-Christ, les occupants apprirent que la grande cité d'Occismor accueillait par bateaux entiers des immigrants venus de l'autre côté de la Mer de Bretagne: Bretons, Gallois et Irlandais. Et les romains craignaient ces populations christianisées, mais guerrières. Les Romains prirent donc des précautions et achetèrent des espions pour empêcher toute rébellion et surveiller la population locale. De plus, afin d'éviter d'éventuels débarquements d'émigrants nombreux et hostiles, ils construisirent des camps retranchés.
 
Navigation de Saint Brandan                              

Résumé:

Vers l'an 525, Brandan, moine irlandais se rend en Islande, puis vers l'an 545, il pose le pied aux Antilles (950 ans avant Christophe Colomb).

 

 Brandan avait 11 ans quand Saint Patrick est mort.Né au sud-ouest de l'Irlande Brandan était un "homme libre" de noble naissance de la lignée des Eoghan. Sa mère s'appelait Cara. Les parents de Brandan eurent quatre fils. L'aîné fût appelé Mohbi, plus tard on l'appela Broenfind. Son nom définitif de Brandan lui fut donné à son émancipation comme le voulait la coutume.
En plus de ses trois frères Brandan eut une soeur Briga. Brandan prit toujours soin d'elle et en contrepartie, Briga fut sa protectrice dévouée veillant sur sa vie matérielle qu'il avait facilement tendance à oublier. .
Sa marraine s'appelait Ita. Brandan lui fut confié à l'âge de un an et il resta chez elle cinq ans, puis il apprit les psaumes avec l'évêque Erc.(Notons au passage qu'à cette époque l'éducation des enfants n'était pas faite par les parents: l'enfant était confié, en général, à son oncle maternel de 7 à 14 ans: cette pratique s'appelait le "Fosterage"). Brandan fut confié à son oncle Altha quui assura son éducation matérielle (Us et coutumes du clan, pêche en mer, tir à l'arc, etc.), tandis qu' Erc lui apprit le grec, le latin, la littérature, les mathématiques, l'astronomie et la médecine.
Son fosterage terminé et les "épreuves" passées avec succès, notre adolescent reçu son nom définitif de Brandan. C'est alors qu'il choisit de se rendre au monastère de Cambrie (fondé par Cado, fils unique de Sandlée roi de Glamorgan) dans la vallée de Carvan près du canal de Bristol..
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Légende de Katel Gollet                   

Résumé:

Katell Gollet était une belle jeune fille de 16 ans qui vivait dans le château de son oncle, à la Roche-Maurice. 

  Le comte Moriss vivait retiré en son manoir de la Roche, avec une jeune nièce, belle comme le jour, qui s’appelait Katel. Mais si Katel était belle, on dit qu’elle était bien plus dangereuse, non seulement par les séductions de sa personne, mais encore par la malignité de son esprit. Le vieux comte pressait Katel de se marier, car il trouvait qu’une jolie fille de seize ans était un objet bien difficile à garder pour un tuteur de soixante ans, qui n’avait connu que la guerre. Par malheur, Katel aimait le plaisir et les fêtes à la folie ; la danse était sa vie, et répondait aux pressantes sollicitations du comte Moriss :

— Quand j’aurai trouvé un joli cavalier capable de danser avec moi douze heures durant, à celui-là je donnerai mon cœur et ma main.

Cette réponse fut publiée dans toutes les paroisses du Léon, et bientôt nombre de jeunes seigneurs vinrent voir la belle et faire leur demande. Alors, Katel donnait à ceux qui lui plaisaient rendez-vous pour tel ou tel pardon dans le pays. On y dansait tout le jour et souvent la moitié de la nuit. La sylphide volait, presque sans toucher le gazon, sans se reposer jamais pour ainsi dire ; et lorsqu’elle avait saisi la main d’un jeune cavalier, il était perdu, car elle l’ensorcelait à tel point, que l’imprudent, dansait, sautait, tournait jusqu’à ce que souvent mort s’ensuivît…

Elle avait ainsi causé bien des deuils dans les châteaux du comté. L’indignation publique, les cris de vengeance qu’elle pouvait entendre, auraient dû l’avertir que son heure aussi ne tarderait pas à sonner. Mais son cœur était dur et elle ne voulait pas changer.
     
 Légende de Saint Ronan.                  

 Résumé:

Ronan naquit en Irlande au VIe siècle de parents païens. Débarqué au pays de Léon, il vécut d'abord à Saint-Renan puis s'installa non loin du bourg actuel de Locronan.

 

Saint Ronan était irlandais de nation, de parents de médiocre fortune et idolâtres, lesquels, soigneux de son éducation, l'envoyèrent aux écoles, où il profita si bien, qu'il devint, en peu de temps érudit en sciences profanes ; mais Dieu lui fit naître dans l'âme un ardent désir de chercher la vraie Religion. À cette fin, il passa en l'Isle de la Grande Bretagne, se fit Catéchiser et Baptiser et ayant reçu les Ordres Mineurs, de Sous-diacre et Diacre, il mérita, par sa vertu, de parvenir au Sacerdoce.

Puis il résolut de s’expatrier pour le Christ, monta sur mer et, après un court séjour sur l’île de Molène, il aborda heureusement sur la côte du Léon, où, ayant trouvé un lieu inhabité près de Saint Renan, il s'y arrêta bâtit un petit Hermitage, résolut d'y passer ses jours en Pénitence, Jeunes et Oraisons. Mais quelques pauvres malades étant venus à son Hermitage chercher l'aumône, le Saint ne leur donna ni or ni argent, mais bien ce qu'il avait et qu'il pouvait donner, à savoir la santé. Ces pauvres gens le remercièrent, et annoncèrent partout que saint Ronan les avait guéris par sa prière ; cela fit que, de tout le Léon, on accourait vers lui. Mais ces visites troublant le repos de sa solitude, il se résolut de quitter ce lieu et de chercher séjour ailleurs.

Il traversa le Léon, et ayant passé le Golfe de Brest, entra en Cornouaille, jusque dans la forêt de Nevet (Locronan) à trois lieues de Quimper, où, s'étant arrêté, il jugea le lieu propre à son dessein et commença à y bâtir une petite Cellule

     
Des moines au paradis.                                                

Résumé:

Selon Godefroy de Viterbe, au X° siècle, des moines de Saint Matthieu partent pour une longue navigation...

armanel, conteur breton à Saint Matthieu 2015

 

Aux confins de la mer océane existe un pays, le dernier du monde:

Pas une seule maladie n'y trouble l'existence,

Le climat y est tempéré, la quiétude perpétuelle.

Une église en ces lieux a été dédiée à Saint Mathieu,

Où se sanctifient des hommes, des moines galiléens,

Qui enseignent aux bretons les saintes croyances de la foi.

 

Armanel, conteur celte, entrelac celtique ROB1

Date de dernière mise à jour : 09/01/2023