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Ankou _ Intersignes _ Boudedeo

Armanel, conteur celte, entrelac celtique RJV

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Résumés et liens en bas de page. 

Ankou,Armanel, conteur breton . 1
 
                    

Raton 1dr

L'Ankou
 L'ouvrier de la mort

L'Ankou n'est pas la Mort en elle-même, mais son serviteur:
Sa fonction est de collecter dans sa charrette grinçante (karrigell an Ankou)
les âmes des défunts récents, remplissant ainsi son rôle de « passeur d'âmes ».

 

Raton 3dr

Les intersignes 
annoncent la mort.

Mais la personne à qui se manifeste l’intersigne est rarement celle que la mort menace.

Personne ne meurt, sans que quelqu’un de ses proches, de ses amis ou de ses voisins n’en ait été prévenu par un intersigne  

Lorsqu'un vivant entend le bruit de sa charrette (wig ha wag !),
c'est que lui ou quelqu'un de son entourage ne va pas tarder à passer de vie à trépas.

On dit aussi que celui qui aperçoit l'Ankou a de fortes chances de mourir dans l'année.

On dépeint l'Ankou,
 _ tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d'un large feutre;
 _ tantôt sous la forme d'un squelette drapé d'un linceul.

Dans l'un et l'autre cas, il tient à la main une faux.
Celle-ci diffère des faux ordinaires: Emmanchée à l'envers elle a le tranchant tourné vers l'extérieur.
Ansi l'Ankou, contrairement à ce que font les faucheurs et les moissonneurs, lance sa faux en avant. 

Ratounet 10d?? Le Boudedeo

Si tout le monde (ou presque) a entendu parler de l'Ankou, rares sont ceux qui connaissent le Boudedeo.

Cette rubrique a pour but de
réparer cette injustice.

      Bien sûr, en notre siècle moderne et cartésien, plus personne ne parle de l'Ankou.  
      A croire que plus personne ne le croise, voire qu'il a disparu.   
Et pourtant...

 

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.

Le Juif Errant et la Misère
Un dialogue improbable

Le testament du recteur
Il faut tenir ses promesses

Le Boudedeo et le cantonnier
Un cantonnier est retardé
sur son lieu de travail.

L'Ankou et le forgeron   
Un forgeron décide de travailler
la nuit de Noël .
..

La Jument endiablée
Une jument est en sueur
tous les matins

 

La pénitence de Marijan 
L'âme de Marijan condamnée à errer sur terre ...

Qui plaisante avec la mort ....  
Il n'est pas bon de se moquer de la mort. 

La mort invitée à un repas
Attention aux invitations lancées
sans précaution.
Le Pilhaouer de Loqueffret.
L'Ankou n'existe pas depuis la nuit des temps.
J'ai vu l'Ankou !
 j'ai vu l'Ankou de la fenètre de ma chambre
L'aventure de Gab Lucas
Une rencontre avec un charretier.
L'Ankou pris en stop dans une 4L des PTT. 
Méfiez-vous des auto-stoppeurs.

Florence Windham *
Histoire d'une résurrection

Le voleur de terres et le Boudedeo
Attention aux initiatives malhonnêtes. 

     

       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Juif Errant et la misère  

Résumé:

Traduction d’une Gwerz (complainte) bretonne.

Approchez-vous gens de qualité,
Venez entendre un dialogue récemment composé : 
Un entretien entre les deux hommes du monde les plus âgés 
Qui, par malheur, doivent vivre jusqu’au jugement dernier.

Le premier, Isaac le Marcheur (J.E) est appelé.
L’autre Misère (M), car il la sème partout, ou Pauvreté,
Et cause mille chagrins et mille iniquités.
Sa mort, par l’univers tout entier, est souhaitée.

Le testament du recteur
Résumé:
Il faut tenir ses promesses

 Il y avait  autrefois au bourg de Baden un vieux recteur, qui vivait trop longtemps, au goût  de ses héritiers : trois cousins à la mode de Bretagne : 

_ Kenan, le plus âgé et le plus avare des trois, venait deux fois par an de Pont-Scorff, à Baden pour juger par lui-même de l’état de santé du recteur. Vous pensez bien que le vieux recteur ne voyait pas avec plaisir son cousin cupide fouiller dans tous les coins du presbytère et faire d’avance l’inventaire de son pauvre mobilier. 
_ Kylian, le second cousin, ne valait guère mieux. 
_ si bien que le vieux recteur, trompé  par quelques marques d’amitié que lui témoignait Herwan, le plus jeune de ses héritiers, résolut de donner tout son bien à celui-ci, qui demeurait à l’Armor-Baden

La jument endiablée
Résumé:
Une jument est retrouvée couverte d'écume chaque matin

Jean-Marie était cultivateur à Coat-Méal, au début du siècle dernier. Si tous ses voisins s’étaient convertis au modernisme agricole et conduisaient des chevaux vapeurs, Jean-Marie, lui n’a jamais voulu abandonner ses juments ; jusqu’à la fin, il est resté fidèle à la traction animale. Attention, cela ne veut pas dire que Jean-Marie était réfractaire au progrès ; il y avait l’électricité et l’eau courante dans sa ferme. De plus Jean-Marie était un des premiers habitants de la commune (après le député) à avoir fait l’acquisition dune voiture automobile (une Berliet Type VIRP2) avec laquelle il conduisait fièrement Soize, son épouse, à l’église le dimanche.

Le Voleur de terres et le Boudedeo 
Résumé:
Attention aux initiatives malhonnêtes
Il y avait jadis, un vieil ouvrier agricole, qui s’appelait Mathurin et qui n’avait pour tout bien qu’un champ situé à Concoret entre Gaël et Mauron. Mathurin était un peu lichou, et il passait beaucoup de temps dans les tavernes ce qui lui coûtait beaucoup d’argent. Et il voyaint bien que  son champ était trop petit pour lui rapporter de quoi étancher sa soif. Juste à côté du champ de Mathurin, il y avait un autre champ, bien plus grand, séparé simplement par une borne en pierre plantée entre deux sillons. Ce grand champ appartenait à Jacques, un paysan de Saint-Léry.
L'aventure de Gab Lucas
Résumé:
Gab Lucas rencontre un "drôle" de charretier.
?Ankou, Armanel, conteur breton .3

Gab Lucas était journalier à Rune-Riou. Chaque soir, il s’en retournait à Kerdrenkenn où il demeurait avec sa femme et ses cinq enfants, dans la plus misérable chaumière de ce pauvre village. Car Gab Lucas n’avait pour faire vivre les siens que les dix sous qu’il gagnait chaque jour péniblement. Cela ne l’empêchait pas d’être gai de caractère et vaillant à l’ouvrage. Les maîtres de Rune-Riou l’estimaient fort. La semaine finie, ils l’engageaient régulièrement à passer avec eux la veillée du samedi soir où l’on buvait du flip en mangeant des châtaignes grillées. Sur le coup de dix heures, on se séparait. Le fermier remettait à Gab sa paye de la semaine et la ménagère y joignait toujours quelque cadeau pour la maisonnée de Kerdrenkenn.

Un samedi soir, elle lui dit :
— Gab, j’ai mis de côté pour vous un sac de pommes de terre. Vous le porterez de ma part à Madeleine Dénès, votre femme.
Gab Lucas remercia, jeta le sac sur son dos et se mit en route, après avoir souhaité le bonsoir à chacun.
De Rune-Riou à Kerdrenkenn il y a bien trois quarts de lieue. Gab marcha d’abord allègrement. La lune était claire, et le bon flip qu’il avait bu lui faisait chaud dans l’estomac. Il sifflotait un air breton pour se tenir compagnie, tout joyeux de la joie qu’aurait Madeleine Dénès en le voyant rentrer avec un beau sac de pommes de terre. On en ferait cuire le lendemain une pleine marmitée ; on y ajouterait une tranche de lard, et tout le monde se
régalerait.

La mort invitée à un repas
Résumé:
Attention aux invtations lancées sans précaution
Ankou,Armanel, conteur breton . 1 Ceci se passait du temps où les riches n’étaient pas trop fiers et savaient user de leur richesse pour donner quelquefois un peu de bonheur au pauvre monde.
En vérité, ce temps est passé depuis bien longtemps.
Laou ar Braz était le plus grand propriétaire paysan qui fût à Pleyber-Christ. Quand on tuait chez lui soit un cochon, soit une vache, c’était toujours un samedi. Le lendemain, dimanche, Laou venait au bourg, à la messe matinale. La messe terminée, le secrétaire de mairie faisait son prône, du haut des marches du cimetière, lisait aux gens assemblés sur la place les nouvelles lois, ou publiait, au nom du notaire, les ventes qui devaient avoir lieu dans la semaine.
— À mon tour ! criait Laou, lorsque le secrétaire de mairie en avait fini avec ses paperasses.
Et, comme on dit, il « montait sur la croix. »
— Voila ! disait-il, le plus gros cochon de Kéresper vient de mourir d’un coup de couteau. Je vous invite à la fête du boudin (ar gwadigennou). Grands et petits, jeunes et vieux, bourgeois et journaliers, venez tous ! La maison est vaste : et à défaut de la maison, il y a la grange ; et à défaut de la grange, il y a l’aire à battre.
Le Boudedeo et le cantonnnier 
Résumé:
Un cantonnier consciencieux  est retardé sur son lieu de travail.
  Il s’appelait François, marié à Mond, et était cantonnier à Coat-Méal. François n’avait pas toujours était cantonnier mais, en 1950, il était lourdement tombé d’un grenier lors d’une journée de battage. Gabriel de Poulpiquet, nouveau député-maire fraîchement installé, lui avait alors proposé la fonction de cantonnier,, car il savait que si François ne pouvait plus s’occuper d’une ferme, il était toujours courageux et dur à la tâche. 
François avait à cœur de bien faire son travail, tant par conscience professionnelle que pour ne pas décevoir son bienfaiteur. Il ne comptait donc pas ses heures : « Un travail doit être bien fait et non vite fait ! » répondait-il régulièrement à ceux  qui s’intéressaient à son
travail.
L'Ankou et le forgeron            
Résumé:
Un forgeron décide de travailler le soir de Noël...

 

Ankou, Armanel, conteur breton .5

Fanch ar Floc’h était forgeron à Ploumilliau. Comme c’était un artisan modèle, il avait toujours plus de travail qu’il n’en pouvait exécuter. C’est ainsi qu’une certaine veille de Noël, il dit à sa femme après le souper:
- Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants : moi, je ne serai jamais prêt à t’accompagner : j’ai encore une paire de roues à ferrer, que j’ai promis de livrer demain matin, sans faute, et, lorsque j’aurai fini, c’est, ma foi de mon lit que j’aurai surtout besoin,.
A quoi sa femme répondit :
- Tâche au moins que la cloche de l’Elevation ne te trouve pas encore
travaillant.
La pénitence de Marijan           

Résumé:
L'âme de Marijan est condamnée à errer sur terre ...

Armanel conteur breton saint mathieu 2017

Ankou, Armanel, conteur breton . 2

Si vous vous promenez sur la commune de Loc Maria Plouzané, le long de la côte sur le GR34, vous devriez pouvoir accéder à la chapelle de Lez Konvel  (Lesconvel), qui était initialement dédiée à Saint Hervé et dépendait du manoir du même nom.

De la chapelle, on ne connaît rien de plus que ce qui la rattache à son manoir. La récente restauration a permis de découvrir un fronton blasonné et un four à pain. On sait aussi qu’il existait au XVIe siècle un pigeonnier et un moulin.
Pourtant, à l’intérieur de la chapelle, on peut encore voir l’existence d’un sol carrelé de tommettes couleur brique, le lavoir existe toujours ainsi que le four à pain.

Il y a quelques siècles de cela, juste avant la révolution, un évènement terrible se déroula au manoir de Lez Konvel qui ne fut pas sans conséquences pour ses habitants...

Qui plaisante avec lamort trouve à qui parler               
Résumé:
La mort viendra vous chercher bien assez tôt, inutile de la tenter?
Ankou, Armanel, conteur breton .3 Liza Roztrenn, du manoir de Kervénou, était la plus jolie fille de paysan qui marchât dans toute la paroisse du Faouet], et même dans les paroisses d’alentour.
Elle était fiancée depuis quelques mois à Loll ar Briz, un jeune homme de Plourivo, qui la venait voir une fois par semaine, le dimanche.
Liza Roztrenn avait l’humeur gaie et plaisante. Loll l’aimait d’un amour trop grave, à son gré ; aussi l’entreprenait-elle souvent, et il n’était pas d’espièglerie qu’elle ne s’amusât à lui faire.
Il y avait à Kervénou une petite servante, pour le moins aussi espiègle que Liza. Elle aidait sa maîtresse à lutiner le pauvre Loll. Quand celui-ci arrivait au manoir, le dimanche matin, il était rare que Liza fût là pour le recevoir. La petite servante se chargeait d’expliquer au galant l’absence de sa fiancée, et lui débitait à ce propos les histoires les plus invraisemblables. Or Lizaïk était tout simplement allée se cacher au grenier ou derrière le tas de paille, dans la cour. Elle se montrait tout à coup, au moment où, désappointé, Loll s’apprêtait à reprendre le chemin de Plourivo. C’étaient alors chez les deux écervelées des éclats de rire sans fin. Loll ne tardait pas à se dérider lui-même, tout en reprochant à son amoureuse de gaspiller en enfantillages un temps qu’il eût été si bon de passer à se dire de douces choses. Mais Liza était
incorrigible.
Le Pilhaouer de Loqueffret     

Résumé:
L'Ankou n'existe pas depuis la nuit des temps. Bien au contraire...
Laissez moi vous conter la vie de Véig Richou.

 

armanel, conteur breton à la fête de la bretagne 2016

 

 

 

 

20 mai 2016

.............
Ankou, Armanel, conteur breton .4

C'était au temps très lointain, quand la Basse Bretagne était à peu près couverte de forêts, dépourvue de routes, ce qui entravait les communications et les échanges d'une contrée à l'autre.
Cependant, les pilhaouerien existaient déjà, et régulièrement ils dévalaient les sommets de l'Arrée, fouillant le pays de Crozon à Callac et de Roscoff à Hennebont.
Véig Richou était un de ces trotteurs. Fils de pilhaouerien, il était né là-haut, sur le versant sud de la crête des monts, au rude pays de Loqueffret, où, suivant un dicton cornouaillais, le diable mourut de froid:

E Loqueffret eo maro
An Diaoul gant an anouet.     

Dans les campagnes, l'on se souvenait, de père en fils, de le voir passer, une fois l'an, sa tournée l'emmenant d'une mer à l'autre, par dessus les deux chaînes de montagnes.   
C'était un pauvre hère, misérable au possible. Le métier, il faut le croire, nourissait mal son homme. Sa carriole tenant par la force de l'habitude, était tirée par "Lutine", un bidet tacheté et boiteux, d'aspect aussi miséreux que son maître. On l'entendait venir de loin grâce au bruit caractéristique des essieux mal graissés qui faisaient continuellement : "wig, woeg"; Véig Richou était connu de tout le monde, partout on lui réservait un accueil convenable car, en ces temps là,en Bretagne on était hospitalier pour les mendiants et Véig en était un, tout juste déguisé en travailleur. Quand il lui arrivait d'élargier sa tournée, et qu'il entrait pour la première fois dans un village, il se faisait reconnaître en psalmodiant son éternel refrain :

Pilhou evit bolennou
(Des chiffons pour les bols)

Celà suffisait pour lui donner de nouveaux clients.

J'ai vu l'Ankou                                                         

Résumé:

De passage près de Morlaix je me suis arrêté passer la nuit dans une ferme qui faisait  chambre d'hôte...

Veillées du 29, Armanel, conteur breton, conteur celte

 

 

 

29 mai 2015

..Ankou, Armanel, conteur breton .5

Dans les années  dont je vous parle, je me déplaçais beaucoup à travers la Bretagne, tant pour mes loisirs que par besoins profesionnels.
Quand je me trouvais dans la région de Morlaix, j'avais, comme on dit, mes habitudes dans une ferme qui accueillait les touristes en gîte rural et qui avait ausssi deux chambres d'hôte. Le temps passant, j'étais devenu un familier du lieu et j'aimais bien y retourner car je m'y sentais presque  en famille.
Ce soir là, je m'étais arrêté dans un cabine téléphonique publique à Landivisiau (les téléphones portables n'existaient pas) pour avertir de mon arrivée et j'avais eu l'impression que Françoise n'avait pas sa bonne humeur habituelle (mais au téléphone, les impressions peuvent être trompeuses).
La bi-route (voie express) n'était alors qu'au stade de projet et la route de Landivisiau à Morlaix passait à travers des paysages que les conducteurs d'aujourd'hui ne connaissent plus. Arrivé à Saint Thégonnec j'allumais l'auto radio et emporté par la musique qui remplissait l'habitacle de ma 204 break, j'oubliais rapidement la mauvaise impression ressentie lors de mon coup de téléphone.

Ah, c'est toi ! As tu fais bonne route ? me demanda Françoise quand elle me vit pénétrer dans la cuisine.
C'est moi, Françoise ... Mais je n'ai pas vu Jean Claude dans la cour ni dans le hangar, tu es seule ce soir ?

L'Ankou pris en stop dans une 4L des PTT.             

Résumé:

Un soir de Novembre, rentrant d'un fest noz dans les monts d'Arrée, un jeune postier prend en charge un auto stoppeur...

 Ankou,Armanel, conteur breton . 1

Jean Pierre.
Permettez moi de vous parler de Jean Pierre.
Jean Pierre, comme il l'aime à dire, est né à Lambé. En fait, il est né à la clinique Saint Louis de Brest au mileu des années 50. Mais qui dit:"Je suis né à la clinique UNTEL"? Aussi Jean Pierre s'enorgueillit d'être de Lambé et fanfaronne à tout va: "Je ne suis né à Lambé!". Oui, mais Jampi (Jean Pierre est tellement gentil et serviable qu'il a naturellement hérité d'un diminutif: Jampi) n'a pas révendiqué ses origines depuis toujours. Laissez moi vous raconter:
Après une enfance et une adolescence heureuse ( Normale, quoi !) et une scolarité honnête, Jampi a passé le concours des postes pour devenir facteur (ou préposé, je ne sais plus très bien le titre exact). Bref, ayant passé le concours avec succès, notre Jampi monte à la capitale pour son premier emploi. Là, il est un peu désorienté, mais est tout de suite pris en charge par des anciens "de Bretagne" qui lui expliquent le travail, lui trouvent un petit logement sympa à Montparnasse et l'intronisent dans les cercles celtiques de la diaspora bretonne à Paris. Bref, durant les 6 années passées à Paris notre Jampi qui ne connaissait rien à la culture bretonne devient un chantre  de la celtitude. Tout y passe: Il se fait appeler Yann, il apprend les danses bretonnes et est de tous les festou-noz organisés par l'amicale, il apprend le Breton, il joue de la bombarde, et il commence à revendiquer ses origines:"Je suis né à lambé!". Ce qui n'était pas forcément intelligent en pleine période d'activité de l'ARB (Armée Révolutionnaire Bretonne). Tout cet activisme lui aura d'ailleurs valu quelques ennuis, notre Jampi expliquant à tout va et à qui mieux mieux le mode opératoire de ces actions terroristes, mais passons.

     
Le diable ligoté à Coat Méal                   Parution prévue en 2016
     
Florence Windham *                              

Résumé:

Déclarée morte et ensevelie, Florence revient à la vie...

* Cette histoire ne se passe pas en Bretagne, mais...

Au seizième siècle, la pittoresque vieille ferme de Kentsford était la demeure de John Wyndham et de sa jeune épouse Florence.   John était le fils aîné  de sir John Wyndham, des vergers Wyndham près de Williton.   Florence était issue, également, d’une famille distinguée.   C’est son frère, Nicholas Wadham qui créa le collège Wadham à Oxford.  

Sir John et toute la famille fondaient sur Florence toutes leurs espérances pour perpétuer la lignée des Wyndham.

Leurs espoirs s’évanouirent quand, en 1559, Florence tomba subitement malade puis entra en coma. Le docteur local, appelé précipitamment à son chevet, se pencha sur elle, et ne percevant aucun pouls, déclara au mari désespéré que sa jeune femme était décédée.

Raton 6d

J'ai personnellemnt récolté certains de ces textes auprès de personnes de mon entourage.Je me suis donc, parfois, permis de retranscrire mes notes telles que reçues, même si  le langage utilisé était ponctué de ce qu'on appelle désormais des "Bretonnismes".

Les bretonnismes sont des tournures de phrases héritées de la grammaire bretonne et transposées inconsciemment par les locuteurs bretons dans leur "Français de tous les jours".
Le bretonnisme le plus flagrant pour un auditeur étranger (par étranger je veux dire extérieur à la Bretagne, c.à.d Français ou francophone) est l'utilisation du
P.P.P. (Plus que Plus que Parfait) tout à fait inconnu dans la langue française,mais très utilisé en Breton et parfaitement maîtrisé par les locuteurs bretons dans leur français:
Exemple:
j'ai eu été; qui peut vous paraître incorrect, mais qui pour nous apporte un petit plus sur le concept véhiculé  par la phrase exprimée.

Ratounet 2d

Les bretonnismes sont aussi des expressions très imagées, héritées de construction de phrases bretonnes et transposées, involontairement, telles quelles en Français:

Un exemple très connu concerne la météo; 

Il arrive que chez nous il pleuve. Il arrive aussi qu'il ne pleuve pas. 
Il peut aussi arriver que le temps change plusieurs fois dans la même journée. 
Et il arrive aussi, rarement, que le temps tienne plusieurs jours sans changer. 

Le bretonnisme le plus utilisé en météo, si le temps semble stabilisé, est le suivant: 
Le temps est parti pour rester (
auquel on peut éventuellement ajouter: Surtout qu'il est pris avec la marée)...

Dernière particularité de ces textes:
Un locuteur breton utilise régulièrement et involontairement des mots bretons dans son langage français. Si ses interlocuteurs le comprennent sans coup férir, il n'en est pas obligatoirement de même pour un  étranger
(étranger: voir plus haut).

Exemple:
Si un  breton vous dit; 
" Ce loustic est venu me prendre dans sa karriguel, mais il était tellement bu qu'il a raté le ribin et qu'il est tombé dans le lagenn"
vous traduisez spontanément:
_ " Cet énergumène m'a fait monter dans son "épave", mais il était tellement saoûl qu'il n'a pu s'engager dans le sentier et que son véhicule s'est embourbé dans la prairie".            
Ce qui, je vous le concède, revient à peu près au même mais n'a pas tout à fait la même saveur.                                                                                                                   

 

 

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Armanel, conteur celte, entrelac celtique RJV1

Date de dernière mise à jour : 26/02/2023