Contes bretons
Résumés et liens des textes en bas de page.
En Bleu : Contes "joyeux"
Le Teuz du Pouliet Le Teuz n'aime pas qu'on l'embête |
La faux du diable Le diable n'a pas le dernier mot |
N’oun-Doaré |
Le château de crista Le mariage peut être un piège |
La fleur du rocher Une histoire d'amour improbable |
Le meunier et son seigneur (2) Un meunier ruiné trouve la richesse |
La jument de bois Un cheval extraordinaire |
Trégont de Paris Une variante de "la princesse de Tronkolaine" |
Le sorcier aux trois ceintures le chemin vers l'amour est compliqué |
Le pantalon du diable A malin, malin et demi |
Le fils ingrat Il ne faut pas snober ses parents |
Les deux bossus et les Korrigans L'avarice est un vilain défaut |
La maison des Korrigans Il faut aider les Korrigans |
Hok Bras le gentil géant |
Les aventures de Sans souci _5 Le Paradis |
Le roi Dalmar garde sa fille en prison |
Youenn Kermenou le fils d'un armteur devient roi |
Les aventures de Sans souci _4 Lucifer |
Les aventures de Sans souci _1 Les trois diables |
Les aventures de Sans souci _2 Les deux voyageurs |
Les aventures de Sans souci _3 L'Ankou |
La princesse Blandine Respectez les vieux |
La fleur du Rocher Un soldat tombe de la falaise |
Jean sans peur et ses aventures incroyables |
Le cheval du Diable Il ne faut pas traîner à l'auberge |
Point du Jour Un "cendrillon" masculin |
Les trois Jean Un lutin difficile à combattre |
La belle aux clefs d'or Tous les contes ne finissent pas bien |
Pouquoi la mer est salée La mer n'a pas toujours été salée |
La grotte des Korrigans Un père de famille pénètre chez des korrigans |
Le pousseur de la Dour Du La fiancée des morts périt par là ou elle a pêché. |
L'oiseau Bleu (2) L'amour plus fort que la trahison |
Alanic, le jeune vacher Un jeune garçon veut se venger de sa belle-mère.. |
Gurvan et Nezig Un couple part chercher fortune. |
Tam-Kik et Jalm Thurio Un jeune mendiant épouse une héritère. |
Le vaisseau merveilleux Un jeune marin devient roi de France |
Dom Yann au Paradis |
L'oiseau Bleu |
La fille de l'ardoisier Un ardoisier abandonne sa fille |
An Diaoul Du Deux jeunes écoliers voient le diable |
La groac'h de l'île de Lok Un jeune paysan va chercher fortune pour se marier |
Les facéties de Bilz 1 Bilz apprenti voleur |
Les facéties de Bilz 2 La bourse ou la vie |
Les facéties de Bilz 3 La jument blanche |
Les facéties de Bilz 4 Le pâté de lièvre |
Les facéties de Bilz 5 Les draps du lit |
Les facéties de Bilz 6 Le noyé du Lac |
Les facéties de Bilz 7 Les sirènes du lac |
Le meunier et son seigneur (1) Un meunier ruiné trouve la richesse |
Yann et Soizig Un fermier trouve la richesse |
Le merle d'or Un fils recherche de l'oiseau qui guérira son père |
Le diable de Kerascoët Un diable vient perturber l'ambiance au manoir |
L'homme aux deux chiens |
Les deux grenouilles d'or Une biche allaite deux bébés humains |
Le Corps sans âme Comment délivrer sa princesse emprisonnée ... |
Le poirier d'or Quand votre fortune consiste en un poirier... |
La princesse de tronkolaine Le fils d'un sabotier va à la recherche d'une princesse |
Les 3 barriques d'or A Coat Méal trois barriques d'or vous attendent, |
Les deux fils du pêcheur Un jeune garçon est sauvé par son frère jumeau. |
La fiancée du loup gris Un roi de France doit marier sa fille à un loup gris. |
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Le Teuz du Pouliet | |||
Résumé Le Teuz n'aime pas qu'on l'embête |
Autrefois, la belle route qui va de Brest à Paris ( la voie expresse. Une des fameuses « Biroutes que nous avons acquéri » _ comme disait le député Antoine Caill) n’existait pas. Il fallait faire comme les forçats de la chaîne de Paris qui se rendaient au bagne de Brest et emprunter l’antique chemin royal » qui passait pas très loin du Pouliet. Et, au Pouliet, au lieu du beau pont qu’on y voit à présent, il n’y avait pour traverser la rivière qu’une passerelle étroite, consistant en une simple planche posée sur deux pierres. Point de belles maisons, comme aujourd’hui, mais, pour toute habitation, une pauvre petite chaumière au bord de l’eau, et dont le toit de genêt touchait presque le sol. | ||
La faux du diable | |||
Résumé Le diable n'a pas le dernier mot |
Autrefois, à Hédé les agriculteurs coupaient le foin à l’aide des ciseaux de tailleur. Je peux vous garantir qu’il leur fallait un bon moment pour terminer un champ. Il vous faut savoir que le diable avait décidé de se construire un refuge sur ce qui deviendrait bien plus tard le Mont Saint Michel. Il venait régulièrement à Hédé et dans les environs pour charger de gros blocs de pierre. Le diable possédait un instrument qui coupait le foin d’une prairie en un rien de temps, tandis que nos braves paysans s’épuisaient à manœuvrer leurs faucilles. Mais il ne s’en servait que la nuit et refusait de le prêter. Son outil tenait du prodige! II abattait le foin en lignes, ce qui permettait, aussit6t qu’il était sec, d’en faire des meules. Un jour le diable promit à un mauvais sujet de ses amis de lui couper son foin la nuit suivante. Saint Michel en fut informé et alla piquer des dents de herse, qui sont en fer, dans le pré du particulier. Puis il se cacha dans le creux d’un vieux chêne et y attendit la nuit. Son corps tout entier disparaissait dans l’arbre et seule sa tête émergeait au milieu du feuillage. |
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N'oun Doaré | |||
Résumé Une variante de |
Le marquis de Coat-Squiriou, revenait de Morlaix, accompagné d’un domestique, quand il aperçut un enfant de quatre ou cinq ans dormant dans le fossé au bord de la route,. Il descendit de cheval, réveilla l’enfant, qui dormait, et lui demanda : — Que fais-tu là, mon enfant ? — Je ne sais pas, répondit l’enfant. — Qui est ton père ? — Je ne sais pas, répondit l’enfant. — Et ta mère ? — Je ne sais pas, répondit l’enfant. — D’où es-tu ? — Je ne sais pas, répondit l’enfant. — Quel est ton nom ? — Je ne sais pas, répondit encore l’enfant. Le marquis dit à son domestique de prendre l’enfant en croupe sur son cheval, et ils continuèrent leur route vers Coat-Squiriou. L’enfant fut appelé N’oun-Doaré, ce qui signifie en breton : Je ne sais pas. |
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Le château de cristal | |||
Résumé Mariage heureux ou mariage malheureux ? |
Il y avait autrefois un homme, appelé Iouenn Dagorn, et sa femme, Mona, qui étaient très pauvres et qui avaient sept enfants, six garçons et une fille. Le plus jeune des garçons, Yvon, et la fille Yvonne étaient les souffre-douleur de leurs cinq frères qui leur faisaient toutes sortes de misères. La pauvre Yvonne en était toute triste, et ne riait presque jamais. Tous les matins, Yvonne allait garder les vaches et les moutons, sur une grande lande, avec un morceau de pain sec pour tout repas, et elle ne rentrait que le soir, au coucher du soleil. Un matin qu’elle conduisait ses vaches et ses moutons au pâturage, Yvonne rencontra un jeune homme si beau et si brillant qu’elle crut voir le soleil en personne. Le jeune homme s’avança vers elle et lui demanda : — « Voulez-vous vous marier avec moi, jeune fille ? » Yvonne était bien étonnée et bien embarrassée, et ne savait pas quoi répondre. — « Je ne sais pas », dit-elle, en baissant les yeux. — « Réfléchissez bien, car demain matin, à la même heure, je reviendrai ici pour avoir votre réponse. » Et le beau jeune homme disparut. Toute la journée, Yvonne ne fit que rêver à lui. Au coucher du soleil, elle revint à la maison, poussant devant elle son troupeau en chantant gaiement. Tout le monde en fut étonné, et ses frères se demandaient: — « Qu’est-il donc arrivé à Yvonne, pour chanter de la sorte ? » |
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La fleur du rocher | |||
Résumé Une histoire d'amour improbable |
Il y avait autrefois un soldat qui s’appelait Jean Cate ; il était en garnison au fort de la Corbière, et, quand il n’était pas de service, il descendait le long de la falaise pour aller pêcher sur les rochers qui sont au pied du fort. Un jour qu’il pêchait à la perche et qu’il ne prenait pas grand’chose, il eut envie de visiter la Houle grotte) de la Corbière, dont il avait si souvent entendu parler. — On prétend que des fées l’habitent et j’aimerais voir leur demeure. |
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Le meunier et son seigneur (2) | |||
Résumé: |
Il y avait un meunier, dont le moulin ne tournait pas beaucoup et qui était assez pauvre, qui n’avait pas payé sa Saint-Michel à son seigneur depuis quatre ans. Un jour le seigneur revenait de la chasse de mauvaise humeur, parce qu’il n’avait rien pris. Devant lui, la vache noire du meunier broutait le long d’un talus .Décidé à se venger du mauvais payeur, il tira sur la vache du meunier et la tua. La femme du meunier vit la vache s’écrouler, et elle accourut à la maison en criant avec douleur : — Hélas ! hélas ! nous sommes ruinés ! Voilà notre vache tuée par le seigneur ! |
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La jument de bois | |||
Résumé: Un cheval extraordinaire |
— Il y avait autrefois un vieux seigneur qui avait des tonnes d’or dans un souterrain creusé au-dessous de la cave du manoir de Lezquipiou. On disait aussi qu’il était sorcier, et que dans son écurie, en plus du vieux Laouïk, son cheval, âgé de vingt-quatre ans, il y avait une jument qui s’appelait Gazek-koat (la jument de bois) et ne mangeait pas plus de foin qu’un Pen-baz. Par les temps de brume et de nuit noire, Lezquipiou enfourchait, et chaque fois il allait ramasser dans le fond des vieilles carrières de la montagne, ou dans les ruines abandonnées, des trésors qui venaient grossir ceux qu’il avait déjà accumulés dans la cave de son manoir. A la même époque, vivait Fañch, le fils d’un vieux pillaouer (ramasseur de chiffons), qui avait quelques sous dans sa paillasse, et qui était surnommé Fanchik-le-Louche… Fañch, qui allait sur ses 21 ans, voulait se marier richement et dit un jour, à son père: |
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Trégont de Paris | |||
Résumé: Une variante de La princesse de Tronkolaine |
En ces temps_là, notre Seigneur le Bon Seigneur Dieu voyageait dans la Basse-Bretagne, accompagné de saint Pierre et de saint Jean. Un jour qu’ils cheminaient, parlant de la pluie et du beau temps, il leur sembla entendre les vagissements d’un bébé, au fond d’une douve située au bord de la route. Ils descendirent tous les trois dans la douve et y trouvèrent,caché parmi les fougères, un petit enfant abandonné. Ils l’emportèrent et continuèrent leur voyage avec ce doux fardeau. Alors que le bébé pleurait de faim, une vieille femme, qui n’avait pas d’enfant, se présenta à eux déclara vouloir se charger du nourrisson, et l’éleva comme s’il était son propre fils. L’enfant grandissait bien. A quinze ans, c’était déjà un gars vigoureux et de bonne mine. Il voulut voyager. La vieille eut beau le sermonner et le supplier de ne pas la quitter, il fallut le laisser partir. Elle lui donna quelques pièces de monnaie, et il prit la route de Paris. En arrivant à Paris, il alla tout droit demander du travail au palais du Roi. On le reçut poliment, parce qu’il était un garçon de bonne mine, et même un joli garçon. Il ne lui fallut pas longtemps pour être remarqué du Roi, qui le prit en affection. Si bien que les autres valets, qui l’avaient surnommé Trégont–de-Paris devinrent jaloux de lui, et cherchèrent tous les moyens de le perdre. |
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Le sorcier aux 3 ceintures | |||
Résumé: L'amour vaincra tous les obstacles |
Le fils du Roi était en âge de se marier. — Il est temps que tu prennes femme, lui dit son père. Va, monte à la tour qui est à l'autre bout du château. Tu te trouveras devant une porte à la serrure d'or qui donne sur la salle d'honneur. Il y a autant de fenêtres que de jours dans l'année, et, auprès de chacune, une jeune fille qui cherche époux. Tu choisiras dans le nombre. Voici la clef de la salle. Le prince escalada vivement l'escalier et se vit en présence d'une assemblée de demoiselles de haut lignage, merveilleusement parées, et d'une beauté telle qu'il n'en avait jamais pu imaginer de semblable. Il les salua l'une après l'autre, avec courtoisie, s'arrêtant longuement à considérer leur visage, mais pour l'une aussi bien que pour l'autre, la réponse était semblable : —Pas celle-ci. Il allait se retirer, quand il aperçut, dissimulée dans un coin, une jeune fille dont les traits cachés sous un voile épais échappaient aux regards. Il souleva le voile, et un cri d'admiration sortit de ses lèvres. —Voilà, dit-il, la Reine de beauté ; je veux qu'elle soit ma femme. La jeune fille n'avait pas montré le moindre enthousiasme. Elle tremblait. |
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Le pantalon du diable | |||
Résumé: A malin, malin et demi |
Gildas Kerhuitel vivait au moulin de Cabossen, près de Bieuzy, c’était un garçon meunier qui avait une fâcheuse habitude. Il n’ouvrait jamais la bouche sans prononcer le nom du diable. Y avait-il trop ou trop peu d’eau dans l'étang, le diable en était la cause. Qu'il pleuve ou qu'il vente c’était la faute au diable, que la neige blanchîsse la lande ou que le soleil dore les moissons sur les coteaux du Blavet, c’était encore le diable. Gildas Kerhuitel ne parlait que par lui, ne jurait que par lui, chantait même par lui. « Méfie-toi, Gildas Kerhuitel, lui répétaient les gens du village, à force d’en causer, le diable finira par t'entendre. Le Cornu a les oreilles fines. Méfie-toi de tomber dans ses griffes. » Gildas ne s’en corrigeait pas davantage. « Peu importe! réppondait-il, je ne le crains npas. S'il se dérange pour moi, on arrivera bien à s'arranger tous deux. Puisque tant d’autres vivent très bien en enfer, pourquoi n'y tiendrais-je pas moi aussi ? » |
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Le fils ingrat | |||
Résumé: Il ne faut pas oublier ses vieux parents |
Il y avait une fois deux personnes riches, mari et femme, qui n’avaient qu’un enfant, un fils, nommé Gwilherm. Comme il arrive souvent en pareil cas, c’était un véritable enfant gâté, à qui on ne refusait jamais rien. Il aimait le plaisir et la dépense, et était impatient de voir ses parents lui céder leurs biens et se réserver seulement une petite pension viagère. Tous les jours, il les importunait à ce sujet, leur représentant qu’ils vivraient plus heureux, quand ils n’auraient plus à s’occuper de rien, si bien qu’ils finirent par lui faire donation de tout ce qu’ils possédaient, moyennant une pension viagère, qu’il devait leur payer à termes convenus. Ils se retirèrent dans une vieille maison, au fond de la cour, pendant que leur fils occupait avec sa femme une belle maison neuve, bien meublée et parée. Gwilherm menait joyeuse vie, et c’était continuellement chez lui festins, parties de plaisir et voyages. Il s’occupait peu de ses champs, de son bétail et de ses nombreux domestiques. Aussi, ces derniers faisaient-ils à peu près tout ce qu’ils voulaient. Comme bien vous pensez, les chevaux, les bœufs et les vaches étaient mal soignés, les champs négligés, et les moissons de plus en plus mauvaises tous les ans ; enfin, tout allait on ne peut plus mal. Le père et la mère de Gwilherm, voyant cela, lui en firent souvent des représentations, au commencement, et voulurent s’occuper de mettre quelque ordre dans son ménage ; mais cela ne lui plaisait pas, et il finit par leur dire tout net de ne pas se mêler de ses affaires et de rester chez eux. Ils en éprouvèrent beaucoup de peine, et ils étaient malheureux de voir leur fils marcher si rapidement à sa ruine, sans qu’ils y pussent rien faire. |
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Les deux bossus et les Korrigans | |||
Résumé: L'avarice est un vilain défaut |
Illustré par les CM2 de NDV Landivisiau |
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La maison des Korrigans | |||
Résumé: Une bonne action est toujours récompensée |
Il y avait autrefois, à Riantec, une veuve et son fils Gildas. Ils étaient très pauvre, et tiraient la charrue à tour de rôle parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour acheter une paire de bœufs, et encore moins un cheval. Cependant, la veuve faisait tout ce qu'elle pouvait pour que sa cabane soit tenue très proprement. On ne tarissait pas d'éloges sur elle dans le pays. Tous les villageois auraient bien voulu qu'elle et son fils se tirent d'affaire. Malheureusement, les temps étaient dur à l’époque, et leurs voisins ne pouvaient les aider qu'en leur donnant de temps en temps du pain ou des galettes de blé noir. Cela n'empêchait pas Gildes d'être un brave garçon courageux au travail. Une nuit de pleine lune, la veuve se mit à transpirer dans son lit et elle eut un songe bizarre: elle se tenait dans une grande forêt et voyait passer devant elle un attelage tiré par deux boeufs blancs et noirs. Elle se mit à les poursuivre et elle finit enfin par rattraper l'attelage qu’elle ramena à chez elle. Très impressionnée par son rêve, elle ne dit rien à son fils, le lendemain matin, mais lui commanda d’aller à la foire d'Hennebont pour acheter une paire de boeufs. _ « Mais, ma mère », répondit Gildas, « nous n'avons même pas le une pièce d’argent ! » _ « Peu importe », répondit la veuve, « l’argent se trouve partout, si on sait bien chercher ». |
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Hok Bras | |||
Résumé: Quoique très grand, Hok Bras est un peu fainéant |
Autrefois, la rade de Brest n’était qu’un petit ruisseau où la mer montait à peine lors des grandes marées. A cette époque, il y avait entre Daoulas et Landerneau, un géant, énorme comme on n’en a jamais vu. – Il était grand comme la tour de la cathédrale du Kreisker, voire comme le Ménez-Hom. Certains disaient : Haut comme les nuages. _ « Mais alors où ce malheureux pouvait-il se loger ? » me demanderiez-vous _ « Eh bien ; Hok-Bras avait la faculté de s’allonger à volonté ». |
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Youenn Kermenou | |||
Résumé: Le fils d'un armateur devient roi. |
Il y avait autrefois un marchand, nommé Jean Kerménou, qui avait gagné une grande fortune. Il avait plusieurs navires sur la mer, et il allait dans les pays lointains avec des marchandises de son pays, qui lui coûtaient peu de chose, et qu’il revendait très avantageusement. Il n’avait qu’un fils, nommé Iouenn, et il désirait le voir devenir marchand et homme de mer, comme lui. Aussi, un jour, lui parla-t-il de la sorte : — « Voici que je me fais vieux, mon fils, et, après avoir beaucoup travaillé, toute ma vie, et m’être donné beaucoup de mal, je voudrais rester enfin tranquille, à la maison, pour attendre la mort, quand il plaira à Dieu de me l’envoyer. Mais, toi, qui es jeune et plein de force et de santé, je voudrais te voir travailler et voyager, comme je l’ai fait, car tout homme, dans ce monde, doit travailler pour vivre. Je vais donc te donner un navire, chargé de marchandises du pays, que tu iras vendre dans les pays lointains ; tu reviendras avec une autre cargaison de marchandises étrangères, et tu apprendras ainsi le commerce et augmenteras ta fortune ». |
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Le roi Dalmar | |||
Résumé: Le roi Dalmar garde sa fille en prison |
Il y avait, autrefois, un roi de France, qui avait un fils unique. Quand celui-ci est devenu un beau jeune homme il dit à son père qu’il voulait se marier. |
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La princesse Blandine | |||
Résumé: Se moquer des vieilles personnes peut vous causer des soucis |
Il était une fois, un seigneur très riche qui avait trois fils. L’aîné s’appelait Cado, le benjamin, Méliau, et le cadet, Yvon. Un jour qu’ils partirent à la chasse, les trois fils rencontrèrent une petite vieille, qu’ils ne connaissaient pas et qui portait sur sa tête une cruche pleine d’eau, puisée à la fontaine. — « Seriez-vous capables, » demanda Cado à ses frères, « de briser, d’un coup de flèche, la cruche de cette petite vieille, sans toucher celle-ci ? » — « Nous ne voulons pas essayer, » répondirent Méliau et Yvon, « de peur de faire du mal à la vieille femme ». — « Eh bien, moi, je le ferai ; vous allez voir ». Cado banda son arc et visa. La flèche partit et brisa la cruche. L’eau mouilla la petite vieille, qui se fâcha et dit au tireur : — « Tu es méchant, Cado, et je vais te punir de ta méchanceté ! A partir d’aujourd’hui, tu trembleras de tous tes membres, comme les feuilles d’un tremble, agitées par le vent du nord, et cela, jusqu’à ce que tu trouves la princesse Blandine ». Et, aussitôt, Cado fut pris d’un tremblementgénéralisé. |
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Les aventures de Sans souci | |||
Résumé: Sans souci n'a peur de rien |
1 _ Sans souci et les trois diables 2 _ Sans souci et les deux voyageurs 3 _ Sans souci et l' Ankou 4 _ Sans souci et Lucifer 5 _ Sans souci au Paradis |
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La fleur du rocher | |||
Résumé: Un soldat tombe de la falaise |
Il y avait une fois un soldat qui s’appelait Jean Cate ; il était en garnison au fort de la Corbière, et, quand il n’était pas de service, il descendait le long de la falaise et allait pêcher sur les rochers qui sont au pied du fort. Un jour qu’il pêchait sans prendre grand’chose, il eut envie de visiter la Houle (grotte) de la Corbière, dont il entendait souvent parler. — On prétend, se disait-il, que des fées l’habitent ; je serais curieux de voir leur demeure. Il alla du côté de la Houle ; mais, comme il descendait les rochers qui forment les côtés de la tranchée au fond de laquelle est la grotte, le pied lui manqua, et il tomba d’une grande hauteur sur de gros cailloux. Dans sa chute, il s’était meurtri tout un côté, et il resta dans le fond de la tranchée, ne pouvant plus remuer et sans connaissance. Quand il rouvrit les yeux, il vit auprès de lui une jeune femme qui lui dit : — Eh bien ! Mon pauvre Jean Cate, ta curiosité t’a coûté cher. |
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Jean sans peur | |||
Résumé: Un jeune garçon sans peur part à l'aventure |
Il était une fois un garçon qui vivait avec sa mère dans une petite maison bâtie sur le bord de la forêt. Dès son enfance, il se montra hardi, et quand il arriva à l’âge d’homme, on lui donna le surnom de Jean sans Peur, parce qu’il avait l’habitude de dire que rien n’était capable de l’effrayer : il ne redoutait aucun vivant, car il se sentait assez fort pour tenir tête aux plus robustes, et il n’était guère porté à s’émouvoir des lutins, des revenants et des choses surprenantes qu’on peut voir la nuit. |
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Le cheval du diable | |||
Résumé: Une auberge est un lieu de perdition |
Cette histoire s’est passée dans le temps, vous savez bien, quand il n’y avait que les oiseaux qui volaient dans le ciel et que la nuit était noire dans les bourgs et dans les campagnes. Il y avait, dans un hameau, du côté de Daoulas trois bons camarades qui se retrouvaient souvent le soir, après leur dure journée de labeur, histoire de se détendre (comme on dit). Lorsque le temps le permettait, ils aimaient aller se promener sur les landes, mais s’il pleuvait ou s’il faisait trop froid, ils passaient la soirée chez l’un d’entre eux pour boire une bolée et parler de choses et d’autres. Et, ces trois-là, étaient réputés dans tout le pays à cause de leur sérieux et de leur vie rangée. D’ailleurs, beaucoup de filles espéraient qu’ils leur glisseraient une Broche de Pardon, persuadées qu’ils feraient de très bons maris. |
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Point du Jour | |||
Résumé: Un cendrillon masculin au grand coeur. |
Il était une fois un veuf qui avait trois enfants : deux filles et un petit garçon ; il aimait bien ses deux filles. Il leur achetait des beaux habits et tout ce qu’il leur plaisait ; mais souvent il frappait son petit garçon qui se nommait Point-du-Jour et parfois il l’envoyait se coucher sans lui donner à souper ; ses sœurs, aussi, étaient méchantes avec lui. Il avait beau faire tout le travail à la maison, il ne recevait que des coups de pied pour récompense. Un matin Point-du-Jour se dit : — « Je suis trop malheureux ici, je veux partir chercher des aventures. » |
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La belle aux clefs d'or | |||
Résumé: |
Il était une fois un roi qui avait trois fils ; quand ils furent devenus grands, le roi leur demanda de choisir chacun un métier, celui qui leur plairait le plus. L’aîné des trois fils dit : |
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Les trois Jean | |||
Résumé: Trois géants sont terrassés par un lutin |
Voici une histoire qui s’est passée il y a longtemps à Brignac, petite commune, où l’on vivait tellement vieux qu’il fallait prendre le bâton de pèlerin de Saint Bartélémy dans l’église pour assommer les habitants qui arrivaient à l’âge de cent ans et qui ne parvenaient pas à mourir. Il y avait à cette époque, dans la commune de Brignac, un jeune homme si fort et vigoureux que toutes les jeunes filles du pays n’avaient d’yeux que pour lui. Il était apprenti forgeron et se promenait toujours avec une barre de fer de plus de cent kilos qu’il faisait tournoyer autour de sa tête comme un Penn Sonneur menat son bagad. On l’appelait « Jean Barre de Fer ». |
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Pourquoi la mer est salée | |||
Résumé: |
C'était il y a si longtemps que le grand-père de ton grand-père n'était pas encore né. Le sable du Cabellou était encore un rocher solide et les paysans de Lanriec venaient en charrette aux Glénan pour y faire la moisson. En ce temps-là, le rivage de la mer se trouvait tout là-bas à la ligne d'horizon et, chose encore plus curieuse, l'eau de la mer… n'était pas salée ! |
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La grotte des Korrigans | |||
Résumé: |
Il était une fois un petit cordonnier du nom de Saïg Le Quéré qui faisait très bien les souliers et dont la femme, Annaïg, était sans rivale pour vendre sa marchandise sur les marchés. Malgré cela, leurs affaires n'allaient pas fort parce que le temps, cette année-là, était complètement pourri, il ne cessait de pleuvoir, les chemins étaient détrempés, les cours n'étaient plus que des cloaques de boue et les gens n'achetaient plus de chaussures de cuir ni n'en donnaient à ressemeler : ils allaient tous en sabots de bois (ceci se passait bien avant qu'on eût pris l'habitude, à la campagne, de porter des bottes de caoutchouc). | ||
Le pousseur de la Dourdu | |||
Résumé: |
La Dourdu (l’eau noire) est un de ces endroits d’aspect sinistre, toujours enveloppé d’une crainte mystérieuse que la tradition populaire motive à peine. C’est une baie de peu d’étendue, située au bas de la rivière de Morlaix. Ancien refuge des corsaires bretons, elle est entourée de noirs récifs et d’énormes rochers rangés sur la grève comme les pierres éboulées d’un mur gigantesque. Des brouillards presque continuels y répandent souvent une demi-obscurité. | ||
L'oiseau bleu (2) | |||
Résumé: |
Il était une fois une fermière qui était veuve et qui avait trois enfants, deux garçons et une fille. Tous les mercredis la fermière allait au marché pour vendre son beurre en prenant un chemin qui traversait la forêt. Un jour elle vit un joli petit oiseau tout bleu, qui voletait de branche en branche et qui se laissa approcher aussi facilement que s’il avait été apprivoisé. Ensuite, toutes les fois qu’elle passait, l’oiseau venait voleter autour d’elle et elle finit par en parler à ses trois enfants. |
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Alanic, le garçon vacher | |||
Résumé: Un jeune garçon cherche à se venger de sa belle-mère. |
Alanic avait perdu sa mère tout petit et son père s’était vite remarié. Sa nouvelle femme s'appelait de son vrai nom Catou Kerriadec; mais dans le pays on ne connaissait guère que son surnom: "La vipère de Kérantour '' Tout le monde la détestait, sauf son mari qu'elle menait par le bout du nez, et Monsieur le Recteur qui lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Ce monstre fit d'Alanic son souffre-douleur. Le pauvre petit ! Il mangeait plus souvent des taloches que du fard de « blé blanc », plus souvent de coups de pieds que de galettes de « blé noir »! Ses petits bras étaient tatoués de bleus. Et il fallait voir comment il était habillé! Il faisait pitié, le pauvret, avec son pantalon, un pantalon trop petit qui s’arrêtait à ses genoux et était mille fois rapiécé. Pensez donc ! C'était son premier pantalon et Alanic la portait depuis quatre ans déjà! Ce qui lui servait de paletot était à l'avenant… Et les coudes maigres, maigres du pauvre Alanic avaient percé les manches trop étroites. Alanic portait aussi une chemise. Catou la lui changeait tous les mois. Mais Alanic voyait avec terreur approcher ce qu’il appelait « le jour de la chemise ». Ce jour-là, il lui fallait subir l'humeur acariâtre et les perfides bourrades de sa belle-mère qui maugréait: |
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Gurvan et Nezig | |||
Résumé: Uncouple part chercher fortune. |
- Mon homme, dit un matin, Nezig à Gurvan, notre cabane est bien sombre et bien enfumée; si nous faisions le tour du monde pour chercher fortune. - Faisons le tour du monde pour chercher fortune, répondit Gurvan qui avait la pacifique habitude de ne jamais contredire « son côté droit » comme il appelait sa femme. Entre parenthèse, Gurvan connaissait l'ancien testament comme un frère et savait que Dieu tira la première femme du côté droit du premier homme. Ils partirent donc, un penn-baz à la main, un bissac sur le dos. Voilà un kilomètre de fait: - Idiot! s'écrie tout-à-coup Nezig, les deux poings sur les hanches et d'un air superbe de mépris: idiot! Tu as encore oublié de tirer la porte après toi ! Retourne ù la maison et dépêche! Gurvan retourne à la maison et se dépêche. - Quelle drôle d'idée a eue ma femme tout de même! dit-il à part lui; mais il se hâte d'ajouter avec mansuétude: - Après tout, c'est ma femme et j'obéis toujours à ma femme: C'est un principe. |
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Tam-Kik et Jalm Thurio | |||
Résumé: Un jeune mendiant épouse une riche héritière. |
_ Un jour, il y a bien longtemps, Tam-Kik décida de quitter Job, son père, qui avait plus de soixante-dix ans, et qui ne pouvait plus le nourrir à ne rien faire. Tam-Kik voulait partir afin de visiter le beau pays de Bretagne, chercher des aventures et ramasser quelques sous pour aider son vieux père ; Tam-Kik ne s’appelait pas Tam-Kik, ce n’était pas son vrai nom, il avait été surnommé Tam-Kik par les petits garçons des villages voisins, parce qu’il allait par ci par là mendier aux portes des maisons un petit morceau à manger, en disant : |
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Le vaisseau merveilleux | |||
Résumé: Un jeune pêcheur devient roi de France |
IL Y AVAIT UNE FOIS un pêcheur de Saint-Cast qui se nommait Jacques ; il était pauvre comme Job, et ne possédait pour tout bien que ses filets et un petit bateau dans lequel il allait à la pêche avec son fils. Un jour ils sortirent comme d'habitude pour pêcher ;il faisait beau et il n'y avait pas la moindre apparence de gros temps : aussi ils allèrent bien loin au large, et ils arrivèrent dans un endroit où le poisson était si abondant, que la mer en était, comme on dit, salée ;ils en prirent autant qu'ils purent en charger leur bateau, puis ils remirent à la voile pour revenir à leur havre. Mais tout à coup, le vent fraîchit et la mer devint houleuse ; ils prirent deux ris dans leur voile, puis trois, enfin comme le mât craquait, et qu'il n'y avait plus moyen de porter de toile, ils amenèrent leur voile, et jetèrent leur grappin ; mais il ne mordit pas le fond, et le petit bateau s'en alla à la dérive comme une bouée. -Qu'allons-nous devenir ? disait le vieux pêcheur. S'il ne calmit pas, bientôt nous serons dans une mauvaise passe. |
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Dom Yann au Paradis | |||
Résumé: |
Un jour, Jésus-Christ décida d'aller faire un tour sur terre, accompagné de Saint Jean, son apôtre favori. En passant par la porte du Paradis, il demanda à Saint Pierre de se joindre à lui. Après avoir beaucoup marché, les voilà qui arrivent, dans le Léon, devant une très belle abbaye. L'église en était de très haute taille et on voyait sa silhouette, toute en fine dentelle de pierre, de très loin. Et ses vitraux jetaient mille éclats brillants par les jeux de reflets du soleil. - "C'est le couvent Sant Vaze de Penn ar Bed, consacré à saint Matthieu", dit Jésus. "Un couvent où règne une très profonde dévotion. Allons-y rendre visite à ces bons moines." Dès qu'ils y entèrent ils se firent reconnaître et tous les moines de l’Abbaye accoururent pour les accueillir. Tous nos moines tombèrent donc tous à genoux et saluèrent bien bas le Seigneur. Puis les moines offrirent une belle messe et une bonne collation à leurs invités. Bien sûr, quand le trio céleste décida de repartir, chacun de nos moines avait une grâce à demander. Tous, ou presque, car un moine ne demandait rien. C'était Dom Yann, le moine herboriste de l’Abbaye. Dom Yann, son grand sac destiné à la cueillette des simples (plantes médicinales) à la main, regardait Jésus, regardait Saint Jean, regardait Saint Pierre et regardait ses confrères, mais ses lèvres ne remuaient pas. Il semblait muet. |
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L'oiseau bleu | |||
Résumé: |
IL y avait une fois un roi qui était veuf et qui n’avait qu’un enfant ; une fille, qui était la plus belle princesse qu’il fût possible de voir sous le soleil. Dans un royaume voisin du sien, il y avait une reine, veuve aussi, qu’on l’appelait la princesse de Saint-Turuban, et qui n’avait également qu’un enfant, une fille, mais laide et disgracieuse au possible. Un jour, le favori du roi dit à son maître qu’il devrait se remarier. — « Non, » répondit le roi , « je me suis marié une fois, et cela me suffit. » — « Je connais pourtant une femme qui vous conviendrait parfaitement », reprit le favori. — « Vraiment ? Qui donc ? » Demanda le roi, intrigué. — « La princesse de Saint-Turuban. » répondit le favori. — « Je n’en ai jamais entendu parler. Où demeure-t-elle, cette princesse-là ? » Questionna le roi. — « Dans le royaume qui touche au vôtre, du côté du levant.» |
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La fille de l'ardoisier | |||
Résumé: un ardoisier pauvre cherche un parrain |
En ces temps-là, la vie à Motreff était dure. Les terres agricoles ne sont pas des plus fertiles et bien des hommes se décidaient à devenir ardoisiers. Ce métier, s’il apportait un peu d’argent dans les ménages, était épuisant. Denez faisait partie de ces ardoisiers. Il trimait dur à remonter les ardoises taillées au fond de la carrière et ne ramenait qu’une maigre pitance à la maison. Pourtant des sous, il lui en fallait ; Laïg, sa femme, lui avait donné douze enfants et était en train de lui mettre au monde le treizième. Mais l’accouchement se passa mal et si l’enfant, une belle fillette, était pleine de vie, la mère ne survécut pas. Denez dut donc faire face à deux célébrations : l’enterrement de Laïg et le baptême de Jacquette la dernière née de la nichée. Mais pour baptiser l’enfant, il fallait trouver un parrain et une marraine et, avec tous ses enfants, Denez avait déjà fait le tour de sa famille et de ses amis proches. Pour trouver la marraine, ce ne fut pas très difficile. Mais pour le parrain ! Il eut beau frapper à toutes les portes, on lui disait gentiment de voir ailleurs. Un matin, en désespoir de cause et quelque peu terrorisé de la hardiesse de sa démarche, il alla frapper à la porte du manoir de Brunolo. La servante lui ouvrit : _ « Tiens, bonjour Denez, qu’est ce qui t’amènes ici de si bonne heure ? » |
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An diaoul Du | |||
Résumé: Deux jeunes écoliers voient le Diable |
L’école est finie, on rentre de l’école à la maison. Mon frère et moi, arrivés dans la cuisine, nous déposons nos sacs d’école sur la table. Notre mère nous donne à chacun un bol de café au lait, et quand nous avons fini elle nous dit : « maintenant vous allez faire vos devoirs et apprendre vos leçons. ». D’un seul cœur nous répondons : « Oui, Mamm. ». « Soyez sages ! » « Oui, Mamm ». « Les enfants qui n’obéissent pas peuvent être emmenés avec le diable, il est noir et possède une fourche à deux doigts ». On ouvre nos sacs et on sort les cahiers. On regarde le temps qu’il fait dehors et je dis à mon frère : « On reste ici alors qu’il fait si beau dehors. Si on étudie maintenant, il fera nuit quand on aura fini et ensuite on aura rien à faire ! Et si on allait faire un tour dehors, les devoirs on les fera plus tard !». | ||
Les facéties de Bilz | |||
Résumé: Un jeune orphelin se joue de son seigneur |
1 _ Bilz apprenti voleur 2 _ La bourse ou la vie 3 _ La jument blanche 4 _ Le pâté de lièvre 5 _ Les draps du lit 6 _ Le noyé du lac 7 _ Les sirènes du lac |
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La Groac'h de l'île de Lok | |||
Résumé: |
Tous ceux qui connaissent Lannillis savent que c’est une des plus belles paroisses du Léon. Là, il y a toujours eu, outre les fourrages et les blés, des vergers qui donnent des pommes plus douces que le miel de Sizun, et des pruniers dont toutes les fleurs deviennent des fruits. Pour ce qui est des jeunes filles à marier, elles sont toutes sages et ménagères, du moins, à ce que disent leurs parents !… Dans les temps anciens, alors que les miracles étaient plus courant dans la Basse-Bretagne que le sont aujourd’hui les baptêmes et les enterrements, il y avait à Lannillis un jeune homme qui s’appelait Houarn Pogamm et une jeune fille nommée Bellah Postik. Tous deux étaient cousins à la mode du pays, et leurs mères, quand ils étaient tout petits, les avaient élevés dans le même berceau, comme on le fait des enfants que l’on destine à être un jour maris et femmes, avec la permission de Dieu. Aussi avaient-ils grandi en s’aimant de tout leur cœur. Mais leurs parents étaient morts l’un après l’autre, et les deux orphelins, qui n’avaient pas d’héritage, furent obligés de se mettre en service chez le même maître. Ils auraient pu se trouver heureux ; mais les amoureux ressemblent à la mer qui se plaint toujours. |
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Le meunier et son seigneur (1) | |||
Résumé: Un meunier ruiné trouve la richesse au dépends de son seigneur.
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Il y avait quatre ans qu’il n’avait pas payé sa Saint-Michel à son seigneur. Il était pauvre assez ! Un jour le seigneur retournant de la chasse et de mauvaise humeur, parce qu’il n’avait rien pris, tira sur la vache du meunier, qu’il trouva dans son chemin, et la tua. La femme du meunier vit le coup, et elle accourut à la maison en criant avec douleur : « Hélas ! Hélas ! Nous sommes assez ruinés pour le coup ! Voilà notre vache tuée par le seigneur ! » — Le meunier ne dit rien ; mais il était en colère néanmoins. Durant la nuit, il écorcha sa vache, et il alla ensuite vendre la peau à Guingamp. Comme il avait loin à aller et qu’il voulait être de bon matin en ville, il partit de la maison vers minuit. Arrivé à passer par un bois où, selon le bruit commun, il y avait de grands voleurs, il lui vint la peur, et il grimpa sur un arbre, pour attendre le jour. Bientôt une bande de voleurs arriva sous cet arbre, pour partager leur argent. Et voilà de la chicanerie et du bruit ; ils ne pouvaient pas s’entendre. « Jésus, si je pouvais avoir cet argent-là ! se disait le meunier en lui-même ». Et lui de songer à jeter la peau de sa vache au milieu d’eux, pour les effrayer. Les voleurs en voyant les cornes et cette peau noire, — car la vache était noire, — crurent que c’était le Diable qui venait les chercher. Et de déguerpir, de-ci de-là, en abandonnant là tout leur argent. ! « Mon coup a réussi, ma foi ! » se dit le meunier. |
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Yann et Soizig | |||
Résumé: Un fermier chassé trouve la richesse au dépends de son châtelain. |
Il y avait alors dans ce pays un pauvre diable du nom de Yann, qui était marié ct avait quatre enfants. Il louait une petite ferme appartenant à un châtelain des environs. Un jour, cc châtelain eut besoin d'argent ct il vendit la ferme à quelqu'un qui s'y installa. Cela ne faisait pas l'affaire de Yann. Où irait-il vivre avec sa famille ct leur vache? Non loin du manoir, se trouvait une bicoque en mauvais état ct qui n'appartenait pas au châtelain. Celui-ci l'aurait louée pour très cher. |
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Le diable de Kerascoët | |||
Résumé: |
Un jour, le bruit courut dans tout le village que le manoir de Kerascoët était hanté. Un diable, un lutin, un teuz, ou un fantôme, on ne savait pas, mais il y avait quelqu’un ou quelque chose qui s’introduisait dans le manoir toutes les nuits et qui bouleversait les habitants du manoir. |
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Le merle d'or | |||
Résumé: Un fils de prince part à la recherche de l'oiseau qui guérira son père...
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Il est un art en Bretagne, mais pas que, qui a ses lettres de noblesse. C'est celui de la parole et de ses farandoles qui s'écrivent au fil du vent, des imaginaires, de celles qui se transmettent, se transforment et voyagent au fil du temps. De la bouche à l'oreille, comme un secret déposé.
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L'homme aux deux chiens | |||
Résumé: Un fils de roi doit se cacher pour survivre... |
Il y avait une fois un roi de France qui n’avait qu’un seul enfant, une fille. Il était très peiné de n’avoir pas un fils pour lui succéder, et il se disait avec douleur : Le vieux roi mourut bientôt après, après avoir marié sa fille à un roi puissant ; et la reine aussi ne tarda pas à le suivre. Le jeune prince, nommé Jean, devait monter sur le trône à l’âge de vingt et un ans ; mais, en attendant sa majorité, sa sœur et son mari étaient investis de l’autorité souveraine. La naissance du prince avait contrarié les projets ambitieux de sa sœur ; aussi lui témoignait-elle peu d’affection. Elle le relégua chez un fermier, à quelque distance de son palais, et elle allait assez rarement le voir. Cependant le jeune prince grandissait ; le fermier l’aimait comme son fils, et il se trouvait chez lui aussi bien qu’à la cour, et peut-être mieux. Un jour sa sœur vint le voir, et remarquant comme il avait bonne mine et promettait d’être fort et vigoureux, elle s’en effraya, et dit au fermier que s’il voulait le faire mourir, elle lui ferait don de la ferme, une ferme magnifique. Le fermier promit ; mais il n’eut jamais le courage de mettre sa promesse à exécution. Il jura pourtant qu’il l’avait fait. |
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Les deux grenouilles d'or | |||
Résumé: Un magicien dérobe deux enfants à leur mère nourricière: Une biche ...
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Il y avait, une fois, un magicien et une magicienne. Ils n’avaient pas d’enfants, et ils désiraient en avoir. Un jour que le magicien était à la chasse, il rencontra, au fond d’un bois, une biche, qui était tétée par deux petits enfants. Il n’osa pas faire feu sur elle, de crainte de tuer les enfants. Mais, la biche s’enfuit, quand elle l’aperçut, et il emporta les deux innocentes créatures à son château. |
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Le Corps sans âme | |||
Résumé: Lors d'une chasse, un jeune prince découvre un château appartenant à un magicien qui tient une princesse sous son charme.
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Avertissement: En voici une illustration: Il y avait une fois un roi de France qui avait un fils, lequel n'aimait rien autant que la chasse. Un jour qu'il chassait, selon son habitude, il aperçut un corbeau posé à terre qui boitillait, et bien qu'il s'approchat très près de l'oiseau, ce dernier ne s'envola pas. |
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Le poirier d'or | |||
Résumé:
Le roi du plus petit royaume de Bretagne ne possède pour toute richesse qu'un poirier qui lui donne des fruits en or, mais ces derniers sont volés avant d'arriver à maturité. |
Il y avait un fois, entre Logonna et Daoulas, un roi, un très petit roi car il n'avait pour tout royaume qu'une petite ferme, et encore quand je dis une petite ferme il faut vous imaginer une terre pleine de cailloux sur laquelle rien ne poussait; Une lande déserte que l'on aurait pu appeler sans se tromper Douar lapinet (terre à lapins). En fait notre petit roi n'avait pas que sa ferme qui lui posait problèmes, il avait aussi toute une palanquée d'enfants à nourrir: Deux garçons (les aînés) et toute une nichée de filles. Et vous imaginez bien qu'il fallait nourrir tout ce beau monde tous les jours que Dieu fait et peut être trouver un jour une dot digne pour chacune des six filles. Et tout ça avec deux ou trois poires par an. Je peux vous dire que notre petit roi se faisait des cheveux blancs et avait bien souvent du mal à s'endormir. Il arrivait bien de temps en temps à récolter une poire, et avec cette poire, il pouvait faire vivre sa famille pendant deux ou trois ans en faisant très attention à ne rien dépenser pour le superflu. |
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La princesse de tronkolaine | |||
Résumé: Le 20° fils fils d'un vieux sabotier devient le filleul du roi de France. |
Il y avait une fois un vieux sabotier qui avait fait faire 19 baptêmes. il ne trouvait plus de parrain pour le 20° enfant qui venait de lui naître. Il trouvait bien une marraine, mais pas de parrain. Comme il allait à la recherche d'un parrain, il se trouva sur la route d'un très beau carosse, dans lequel voyageait un roi. Prenant son chapeau à la main, il s'agenouilla sur la route devant le carosse. Le voyant, le roi descendit de son carosse et lui donna une pièce pour l'aumône. |
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Les 3 barriques d'or | |||
Résumé: A Coat Méal, existent trois grands trous où sont enfouies trois barriques remplies d'or. |
Le dimanche des Rameaux, pendant la grand'messe, après avoir déblayé l’étroit escalier en colimaçon des branches et brindilles apportées par les corneilles, trouvez-vous dans la chambre des cloches à Coat-Méal, au moment précis ou le célébrant interrompt la lecture de l'Evangile, et, appuyé sur les galeries, jetez un regard vers le sommet de la motte féodale appelée Castel-Uhel. Ne vous arrêtez pas à la beauté du paysage mais regardez bien : Vous y verrez trois barriques remplies d'or émerger du sol pour briller au soleil. Mais gare à la tentation. Attirés par le scintillement de ces trois barriques d’or et la promesse de richesse facile et rapide, comme la libellule par un rayon de soleil, trois ouvriers de l'arsenal de Brest, dans un passé pas si lointain que ça, s'embusquèrent dans les broussailles de Castel–Uhel. |
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Les 2 fils du pêcheur | |||
Résumé: Un pêcheur attrape un poisson qui lui délivre un message étonnant |
Il y avait une fois un vieux Pêcheur dont la femme était enceinte. Un soir il revint à la maison, n’ayant rien pris. Mais sa femme avait envie de manger du poisson, et il lui fallut retourner tout de suite au rivage. Il jeta ses filets et amena un très-beau poisson. Il en était tout heureux : — À présent, du moins, se disait-il, ma femme me donnera un peu de paix. — Mais voilà qu’au moment où il voulut prendre le poisson, celui-ci se mit à parler, et lui dit : — Quand je serai mort, donnez ma chair à manger à votre femme ; mon cœur, avec l’eau où j’aurai été lavé, à votre jument ; et mes entrailles et mes poumons, à votre chienne. Le vieux Pêcheur fut bien étonné d’entendre parler un poisson, comme un homme. Jamais il n’avait vu pareille chose. Il répondit : — Je le ferai. — Puis, il s’en revint à la maison. |
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La fiancée du loup gris | |||
Résumé: Un roi de France doit marier sa fille à un loup gris |
IL y avait une fois un roi qui avait trois filles. Les deux aînées lui plaisaient plus que la cadette, et il leur achetait toutes sortes de beaux vêtements et de parures et ne leur refusait jamais rien. C’était tous les jours pour elles des fêtes, des bals et des parties de plaisir. Et pendant ce temps-là, leur cadette restait à la maison et n’avait d’autres vêtements que ce dont ne voulaient plus ses sœurs. Elle se tenait toujours à la cuisine, avec les domestiques, et s’assoyait sur un escabeau, au coin du foyer, le soir, pour écouter leurs chansons et leurs contes. Aussi ses sœurs l’avaient-elles surnommée Luduennic, c’est-à-dire Cendrillon, et ne faisaient aucun cas d’elle. Le vieux roi aimait beaucoup la chasse. Un jour, il s’égara dans une grande forêt. Il arriva à un vieux château, qu’il ne connaissait pas et frappa à la porte. La porte s’ouvrit et il se trouva en présence d’un énorme loup gris. Il recula d’effroi et voulut fuir. Mais, le loup gris lui dit : |
Date de dernière mise à jour : 04/05/2023