Créer un site internet

Les moines au Paradis

ENOCH ET ELIE
(OU SONT-ILS.? COMMENT VIVENT-ILS?)armanel, conteur breton à Saint Matthieu 2015

Avertissement: 
Avant de lire ce texte, nous vous conseillons de consulter l'introduction historique.

ENOCH ET ELIE
(OU SONT-ILS.? COMMENT VIVENT-ILS?)

1



5





10





15





20








25





30





35





40

 





45

 



50
 




55





60


 




65





70




75

 





80





85




90





95





100



 


 


105





110





115





120





125





130





135





140





145






150




155





160



 


 


165





170




175





180

 

 

 

 

 

 

 

 

.....

Au milieu de la foule des méchants et de leurs actions mauvaises, 
Enoch est devenu la perle des élus et le modèle des bons.
Lui seul,lisons-nous. a pu atteindre le ciel.
0 lecteur,si tu cherches à savoir- puisqu'Enoch est vivant-
Quel est son bonheur, quelle est sa vie, tu l'apprendras.

Mais cherches-tu des merveilles, tu apprendras des merveilles.
Aux confins de la mer océane existe un pays, le dernier du monde: 
Pas une seule maladie n'y trouble l'existence,
Le climat y est tempéré, la quiétude perpétuelle.
Une église en ces lieux a été dédiée à saint Mathieu,

Où se sanctifient des hommes, des moines galiléens,
Qui enseignent aux Bretons les saintes croyances de la foi.
Ils scrutent l'immensité de l'Océan et les extrémités du monde. 
Pour décrire aux populations, après de longues absences,
Les ressources et les lieux que l'univers contient.

C'est du littoral de Bretagne dépendant du monastère,
C'est de là que s'élance(un jour)une Troupe de saints moines.
Ils veulent contempler les innombrables merveilles de l'Océan.
Ils mettent à la voile; des vents puissants les portent sur les flots.

Les voici en pleine immensité: calme plat pendant de longs mois.

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )


Seul horizon: le ciel étoilé et la plaine liquide.
Pendant trois ans entiers, le navire est prisonnier du large;
Longues occasions pour lui d'errer à l'aventure,

Tandis qu'aux hommes accablés la disette se fait sentir.
Au-dessus des écueils une apparition indique la bonne direction
Au milieu de l'Océan,debout, se dresse une longue silhouette de femme, 

Telle une statue d'airain, l'apparition surgit des profondeurs marines,
Devient comme un filet à travers les flots mouvants.
Le doigt tendu, elle se dresse, elle indique la bonne direction.
On l'a considérée longtemps, puis on tend les voiles sur la plaine liquide,
Et, dans la direction indiquée, le· nautonier de nouveau fend les ondes.

Mais par dix fois déjà le soleil a parcouru les extrémités de la terre, 
Et impossible encor d'apercevoir un rivage ou de gagner un port.
Complètement découragés, les hommes tremblent de peur;
Le naute gémit, sans espoir, attestant le ciel de sa détresse.
Les voiles sont relâchées, la faim les aiguillonne.

Alors, semblable à la première, survient une nouvelle apparition. 
Elle fait les mêmes signes qu'avait naguère indiqués la première: 
"Oui, c'était le bon cap, mais pas le bon détour."
Dès qu'on voit les signaux, vite on reprend courage.
Et pour hisser les voiles manœuvrent nos Galiléens.

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )

Alors apparaït du haut du ciel une silhouette humaine, celle de Moïse.
Joie des Hébreux: terre! une côte apparaît à leurs yeux.
Puis, durant tout le jour, ils distinguent les montagnes lointaines.

Ils observent les rivages apparus: leurs vœux sont exaucés.
On mouille dans le port: les voiles sont carguées, amenées.

Mais cette côte-là, ce n'est pas une terre, c'est une montagne d'or.
Une immense plaine dorée. De partout jaillissent des étincelles,
Elles font des rayons lumineux et lancent des éclairs.

Merveilleux le parfum de ce mont, et merveilleux aussi le site de ces lieux.
Pourtant, ici, pas un seul animal. pas un seul humain,

Alors que toute la région regorge de trésors.
Du mouillage, le navire gagne le rivage doré.
Une partie des équipages reste à bord, l'autre s'en va
Reconnaître les contours et l'emplacement de la montagne.
Toute la journée. ils parcourent les monts sans se lasser
.

Vers le soir enfin, ils aperçoivent la ville de cette contrée.
De puissantes fortifications l'entourent, et elle est toute en or.
Les portes sont fermées: personne n'ose s'y attaquer,
Et c'est à l'extérieur qu'on passe la nuit, dans l'espoir
D'apercevoir les êtres que ce monde renferme.

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )

Pas un humain, pas un animal, pas un cri ne se fait remarquer.
Pas un être ne sort. Mais bientôt. aux premières lueurs de l'aurore, 
Voici que s'ouvre la porte de la ville, permettant le passage.
Elle entre alors. la sainte cohorte de nos moines.
A ses yeux s'offrent partout des demeures aux façades dorées: 

Mais, quant aux habitants, nulle part on n'en distingue trace.
La cité resplendissait comme de l'or, étincelante de beauté;
L'or brille, d'un éclat royal, l'air est partout embaumé:

C'est un parfum de rose qui s'exhale comme d'un paradis.
A loisir, la ville est visitée, minutieusement, intérieur et dehors.

On découvre enfin une église: comme tissée d'or et de pierreries, 
La clôture du chœur brille d'un éclat doré:
Toute d'or et de pierres précieuses, préside l'image de la Vierge Marie; 
Sur son sein maternel, son Enfant, la Divine Sagesse
L'autel complètement doré, offre un aspect agréable: 

D'or sont aussi les murs abondamment décorés de gemmes; 
L'or et les pierreries donnent partout au toit un éclat fauve,
Et l'art ajoute sa splendeur à la beauté de l'édifice.
A ce spectacle, se joint un parfum remarquable, comme venu du ciel.
Frissonnants d'inquiétude au début, les esprits retrouvent joies et rires.

On parle, on s'interroge: qui donc règne en ces lieux?
Notre troupe comptait environ une centaine d'hommes,
Deux prêtres l'accompagnaient, complétant l'effectif
On admire le chœur, on observe attentivement le sol.
Nos marins s'étonnent de voir ces lieux demeurer déserts.

Ces hommes sont embarrassés pour y trouver quelque réponse: Pourquoi, dans cette église, cette absence de clercs?
Les deux prêtres pourtant, dans le cloitre, poursuivent l'exploration.
Au hasard d'une petite porte, de brillantes logettes attirent leur regard,
Et que voient-ils? Deux êtres humains: sur un trône chacun d'eux est assis.

Pour accueillir leurs hôtes, les deux Vieillards se lèvent. Ils saluent notre troupe avec force marques de respect,
S'enquièrent:« Qui êtes-vous? Que voulez-vous?»
Nos hommes répondent: «Nous sommes Galiléens,
Disciples du Christ et de (l'apôtre) saint Mathieu.

Nous enseignons aux Espagnols les dogmes de la religion.
Nous sommes venus visiter votre patrie et vos lieux saints. Il convient, ô Pères, que votre bonté nous renseigne:
Qui est le roi de votre patrie, qui a autorité ici?
Tous deux, que faites-vous, quel est votre office, votre nom?

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )

Adorez-vous le Christ, partagez-vous notre croyance?
Thétis nous accordera-t-elle de retraverser l'Océan.?.
Les Seigneurs portaient une barbe majestueuse, de longues tresses; 
De neige était leur chevelure. Aux questions des matelots,
Debout, ensemble, les deux Anciens donnent réponse:
 

"Notre roi, c'est Dieu, le Créateur du ciel et de la terre.
Chérubins et Séraphins habitent er gardent la cité,

Des citoyens angéliques défendent nos murailles,
Des chœurs d'Anges dirigent nos solennités.
Nos corps par un aliment céleste sans cesse sont nourris.

Vous aussi, ajoutent-ils, il vous faut manger de nos vivres.
Notre quiétude ici est éternelle: pour nous. Jamais plus de changement.
Un seul de nos jours mesure cent années,
C'est un siècle en effet que contient une seule journée.
Tandis qu'ici trois fois Phoebus l'astre du Jour a donné sa clarté, 

De trois fois cent ans ont vieilli les être animés,
Comme nous savons qu'il en est dans vos contrées. 
Dans votre patrie, depuis longtemps, les enfants ont vieilli.
Ceux-là même qu'après votre départ leurs mères ont engendrés:
Pas un seul d'entre eux, demain, là-bas, ne sera vivant.

Cette génération, la septième, comme la précédente, s'en est allée:
La terre, de tout côté, a fait place à de nouveaux peuples et rois, 
Et vous-mêmes serez vieux en arrivant là-bas.
Quant à vous deux, prêtres, qui avez part au sacerdoce du Christ,
Debout! Psalmodiez au Seigneur, célébrez-nous la messe, 

Car nous aussi, voulons prendre part à votre liturgie.
Sur cet autel, s'il vous plaît, qu'on prépare les vêtements sacrés, 
Qu'on célèbre la messe, qu'on chante à la gloire de Dieu,
Que le Corps du Seigneur, pieusement, nous soit distribué."
La messe terminée, pour les Seigneurs la table est préparée: 

Nourriture angélique, la troupe des compagnons s'en repaït:
Ces mets de choix qu'ils mangent, c'est l'aliment des Pères,
D'Enoch et d'Elie, -c'étaient eux- les Seigneurs,

Comme tous deux ensemble l'attestent de leur propre bouche.
Alors, tout heureux, nos marins leur répondent:

"Dans les Ecritures, nous avons vu que, pour le nom du Christ,
Vous avez juré d'attaquer l'Antéchrist,

Et, pour la loi de Dieu, de mener le combat. 
L'Ennemi vous tuera, mais vos corps point les enterrera.
Et le Christ, à son tour, par sa propre puissance, le fera périr.

Dites-nous quand cela se fera." Se levant, Enoch prit la parole et dit: 
"Tout cela, comme vous l'affirmez, la Sagesse divine l'a décidé.
Mais elle ne nous a pas dit quand cela se ferait.
Ces événements futurs, Dieu les garde en secret.
Qui donc aurait l'audace de dire ce qu'aucun document ne révèle?

Ces événements futurs, l'Esprit divin les connaÎt et les garde celés.
Quand le ciel le décidera, ce sera le moment et l'heure."
Alors Elie à son tour parla: "Le temps fait signe. il vous faut repartir.
Si vous le désirez, emportez des provisions d'or et de pierres précieuses. 
La navigation vous sera favorable, assez pour faire bon voyage, 

La brise marine vous portera sur des flots salutaires.
Et jusqu'en vos demeures, en cinq jours. vous conduira.
Je vous vois jeunes au départ, je vous aperçois vieux à l'arrivée."
Au bout du troisième jour, pour nos équipages, c'est le départ
On a retrouvé les navires. Une excellente brise marine se lève, 

En cinq jours, grâce à Dieu, s'achève le retour.
Voici les rivages et la pointe de Bretagne en vue. Nos Galiléens 
S'efforcent d'aborder au sanctuaire de Saint-Mathieu,
Où autrefois ils enseignaient les saintes vérités de la foi.
Ce n'était pas l'église qu'à !'origine ils avaient occupée,

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )

Ce n'était pas le père abbé, ce n'étaient pas les moines du passé.
Ni la ville. ni la population, ni les remparts n'étaient ceux du début: 
L'évêque est nouveau, le peuple nouveau, les fidèles nouveaux,
Nouvelles les lois du pays, nouveau le roi qui commande aux seigneurs.
Est mort tour ce qui était ancien. nouveau tout ce qui est vivant.

Ils ne reconnaissent ni les lieux, ni les êtres, ni la façon de parler. 
Alors les larmes jaillissent, ils mènent grand deuil en eux-mêmes:
Ils n'ont plus de pays, plus de compatriotes.
Eux-mêmes, qui naguère possédaient la beauté de la jeunesse,
En un matin vieillis, les voici la peau ridée, le cheveu blanc: 

Ils se retrouvent décrépits, avilis et misérables.
Sans enthousiasme enfin, ils racontent leur aventure:
C'est tout juste si les moines du sanctuaire les accueillent.
Et de décrire les longues pérégrinations qui furent les leurs:
Pendant trois ans, ils !'ont compté, ils ont erré sur l'Océan

Les moines, consultant leurs écrits, ont calculé trois cents.
Ainsi, en effet, une page du livre en fait la preuve ici: 
Tout cela est écrit au monastère de Saint-Mathieu,
Comme l'ont raconté alors les moines galiléens.
Qui ne veut pas me croire, qu'il les croie, eux, du moins.

 

 

Fin du récit concernant Elie et Enoch
Laissons maintenant Elie, Enoch et leur pays reposer en paix. De nouveau à !'histoire que notre esprit s'applique:
Le moment est venu de parler de Noé ..

 

 

Date de dernière mise à jour : 21/07/2017