Arthur à Lyonesse
Arthur et le pays de LYONESSE
Traduction: Armanel _2021.
Lyonesse serait une terre disparue dont les vestiges seraient les îles Scilly(Sud Ouest de la Cornouaille).
Le rocher, connu de nos jours sous le nom de Seven Stones (les sept pierres), serait les restes du royaume, environ dix-huit miles à l'ouest de Lands End et huit miles au nord-est des îles de Scilly. Les marins locaux l’appellent The Town (la ville) et racontent qu’ils entendent parfois les cloches des églises de Lyonesse qui sonnent par delà les vagues.
Il faut aussi noter qu’un îlot dans l’est des Scilly comporte deux monticules nommés «Petit-Arthur » au nord et «Grand-Arthur » au sud.
Dans les récits celtiques, elle a souvent été associée au pays d’Avalon (séjour de l’autre monde).
Sur les armes la famille Trevelyan (grande famille qui étaient membres du parlement , baronnets , et les propriétaires fonciers à Penwith et Kerrier depuis le 15e siècle. non loin du cap Land's End) on voit un cheval blanc émergeant des vagues .
Selon la légende Athurienne, Tristan, fils du roi Rivalen, serait né en Lyonesse. Arthur ne serait pas mort, mais seulement endormi. Son retour parmi les hommes sera précédé par la réapparition du pays de Lyonesse.
Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com)
Il y avait autrefois un roi, nommé Arthur, qui avait combattu tous ses ennemis avec succès et avait été nommé Grand Roi de l’île de Bretagne. Sa femme, qui appelait Guenièvre, était d’une grande beauté. Beaucoup de guerriers d’Arthur étaient amoureux de la reine Guenièvre, et nombreux étaient ceux qui avaient souhaité se faire aimer d’elle.
Parmi eux, il y avait Mordred, Mordred était le fils du Roi Arthur et de sa sœur, la fée Morgane, alors que l’un et l’autre ignoraient qui était leur partenaire. Arthur a longtemps voulu la mort de Mordred lorsqu’il apprit la vérité, mais plus tard il l’accueillit à sa cour.
Mordred était un chevalier sournois, cruel et ne respectant pas les règles de courtoisie de la Chevalerie. De plus sa beauté lui permettait de séduire beaucoup d’épouses, ce qui fait qu’il était détesté de tous les autres chevaliers. Mais Arthur, trompé par sa perfidie, lui faisait confiance. Ensemble, ils se taillèrent de beaux succès au détriment des Saxons et des Gaëls d’Irlande qui voulaient établir leur domination sur l’île. Longtemps, ils furent alliés pour engager de lointaines expéditions de l’autre côté de la mer. Mais Mordred jalousait Arthur et le détestait, lui reprochant de ne pas le reconnaitre comme son fils, et aurait bien voulu prendre sa place, non seulement sur le trône, mais également dans le cœur de la reine Guenièvre
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Or, il advint qu’Arthur, à la tête de ses cavaliers, dut aller guerroyer dans des pays lointains. Avant de partir, Arthur avait confié son royaume à son compagnon Mordred, afin d’y faire respecter l’ordre et la justice. Mais Mordred vit là l’occasion tant de fois souhaitée de prendre la place d’Arthur. Quelques jours après le départ de l’armée, Mordred fit annoncer dans tous les villages que le roi Arthur avait péri dans une bataille et que c’est lui Mordred qui avait été désigné pour être son successeur. Il s’empara des trésors qu’Arthur avait accumulés dans la forteresse de Tintagel et annonça son intention d’épouser la reine Guenièvre.
Mais Arthur avait encore des hommes fidèles à l’intérieur du royaume. L’un de ceux-ci traversa la mer et vint trouver Arthur pour lui expliquer la situation. Arthur entra dans une violente colère.
- « Puisqu’il en est ainsi », s’écria-t-il, « je combattrai Mordred jusqu’à la mort ! Il n’y a rien de plus odieux que de trahir son roi ! «
Immédiatement, Arthur rassembla son armée, la fit embarquer et aborda dans l’estuaire de la rivière Fowey. Là, Arthur fit venir ses amis fidèles qui lui dirent que Mordred avait constitué une puissante armée, non seulement avec ses propres partisans, mais aussi des Pictes, ennemis acharnés d’Arthur qu’il avait souvent vaincus, et des Irlandais à qui Mordred avait promis des terres et des richesses. Il était évident que Mordred était décidé à s’opposer à Arthur et à lui interdire l’accès de son propre royaume. Les deux armées se rencontrèrent du côté de la rivière Camel, et ce fut un épouvantable carnage. Arthur, entouré d’une poignée de survivants, dut s’enfuir vers l’ouest, poursuivi par de nombreux cavaliers que Mordred avait lâché sur son ancien compagnon.
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Arthur, qui connaissait bien le pays, avait l’ intention de se réfugier dans les montagnes de Lyonesse, sur un promontoire qui s’avançait très loin dans la mer et qui était facile à défendre. Le pays de Lyonesse, avec ses nombreuses vallées, était riche en troupeaux qui pâturaient sur de magnifiques herbages. Et, au bas des vallées, il y avait des ports fréquentés par des navires qui venaient du monde entier, apportant d’abondantes marchandises et chargeant de l’or, du cuivre et de l’étain.
C’est donc vers la pointe de la Cornouaille qu’Arthur entraîna ses compagnons. Mais leurs chevaux étaient épuisés et derrière eux les cavaliers de Mordred galopaient avec une rage furieuse, désireux d’en finir une fois pour toutes et de massacrer les survivants.
Arthur s’arrêta sur la falaise qu’on nomme Lizard Point et examina la situation : il se croyait perdu, car il était certain qu’il serait rejoint par ses ennemis lancés à sa poursuite. Il regretta alors de ne pas avoir à ses côtés son sage conseiller qui accomplissait des prodiges. C’était le prophète Merlin. Mais Merlin avait disparu depuis bien longtemps et nul ne savait où il se trouvait. Cependant, Arthur appela Merlin, trois fois, à haute voix.
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Arthur vit aussitôt apparaître un vieil homme, vêtu comme un bûcheron qui s’avança vers lui d’un pas très lent, en s’appuyant sur un bâton de coudrier.
- « Merlin, est-ce vraiment toi ? » demanda Arthur.
- « Oui », répondit l’homme, « c’est bien moi, et je viens à ton aide, roi Arthur, comme je le suis venu souvent autrefois, afin que tu sois protégé de la fureur de Mordred. Va sans crainte jusqu’au fin fond du pays de Lyonesse, mais reste sur les hauteurs. Ecoute moi bien : ne va pas dans les vallées, car il t’arriverait malheur. Ne me pose pas de questions et obéis-moi. Je vais te sauver et punir ceux qui ont eu l’audace de se dresser contre toi ».
Arthur ordonna à sa petite troupe de chevaliers fidèles de galoper droit devant.
Quand il les eut vus disparaître le long des crêtes, Merlin grimpa sur le plus haut rocher qu’il put trouver et regarda l’horizon.
Peu après, Mordred arriva à la tête de ses cavaliers irlandais. Il arrêta son cheval et cria :
- « Holà !bûcheron ! As-tu vu passer Arthur et ses hommes ? Vers où sont-ils allés ?
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Merlin leur indiqua le pays de Lyonesse.
-« Ils se sont réfugiés dans les vallées de Lyonesse », répondit Merlin, « Il espére que vous ne les découvrirez pas. Mais vous pourrez les surprendre si vous évitez de grimper surles crêtes ! »
Sans plus attendre, Mordred et ses Irlandais se précipitèrent dans la direction indiquée, prenant bien soin de suivre les vallées profondes. Quand il les vit disparaître, Merlin leva les bras vers le ciel et prononça d’étranges paroles dont l’écho se répercuta dans toutes les collines.
Aussitôt, le ciel se couvrit de gros nuages noirs, le vent se mit à souffler en tempête et la terre trembla. En quelques instants, ce fut l’horreur absolue : On aurait dit que le ciel s’effondrait et que la terre se soulevait, pour aller à la rencontre du ciel. Et la mer, jusque-là très calme, se déchaîna à son tour et déferla sur le pays de Lyonesse, en une tourmente qui semblait ne devoir jamais finir.
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Dans le pays de Lyonesse, il y avait un jeune seigneur du nom de Trevelyan, qui appartenait à la riche famille des Vyvyans. Il se trouvait dans son manoir, près de la mer, sur un petit promontoire.
Au moment où la terre trembla, il entendit une voix surnaturelle, venue de nulle part, qui lui dit :
- « Trevelyan ! Trevelyan ! Si tu veux être sauvé, saute sur ton cheval blanc et fuis, car le pays de Lyonesse est condamné ! »
Sans même mettre en doute l’avertissement qu’il venait de recevoir, Trevelyan se précipita dans l’écurie du manoir, sauta sur son magnifique cheval blanc, et se mit à galoper éperdument vers les pentes des montagnes. Des tourbillons de pluie et de vent l’aveuglaient, la terre s’ouvrait sous les pas de son cheval, mais celui-ci, comme aidé par un guide invisible, les franchissait sans peine. Et lorsque les vagues de la mer s’élancèrent à l’assaut des montagnes, le cheval passa au travers, hennissant plus fort encore que le tonnerre. Cela dura longtemps, avant que la tempête se calme et le ciel redevienne bleu.
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Epuisé, Trevelyan arrêta son cheval blanc et tourna son regard en arrière. Il fut stupéfait : il se trouvait sur le promontoire qu’on appelle maintenant le cap Lizard, mais au-delà, à l’emplacement du beau pays de Lyonesse, si riche en cités et en verts pâturages, il n’y avait plus que la mer aux vagues écumantes, parsemée parfois de quelques petites îles qui se perdaient dans la brume.
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Bodmin