Le Leprechaun & Himself

Lord blackwood 73Le cordonnier, le Leprechaun & Himself

 Traduction :
1984
Armanel_ Lord of Blackwood

Jack Lane a toujours été un individu un peu bizarre, et depuis le moment où il est né, les gens disaient qu’il y avait quelque chose qui  n’allait pas avec lui. Il était vraiment petit, avait la peau sombre, un nez et un menton pointus, et surtout des yeux brillants comme s’il était toujours fiévreux. Plus tard, quand il devint un petit garçon, il lui arrivait fréquemment de s’arrêter et d’observer des choses que lui seul pouvait voir. Il se tournait alors vers ses frères ou ses sœurs en leur demandant : « N’avez vous pas vu le Leprechaun ? » ou « Tiens, je viens de voir passer une fée ! »
Bien sûr, personne ne le croyait. Tout le monde pensait simplement que c’était un petit garçon étrange qui aimait bien inventer des mensonges pour se faire remarquer. Mais la vérité était toute autre : jack Lane pouvait réellement voir les Leprechauns et les fées et tous les autres petits êtres qui peuplent les campagnes irlandaises.
Quand il fut en âge de chercher un métier, Jack Lane décida de devenir cordonnier. Son grand père maternel était lui-même un cordonnier et Jack, qui était  un peu fainéant, pensait que travailler assis toute la journée à réparer des chaussures n’était pas fatiguant. L’été, il se voyait bien, assis sur un tabouret devant son cottage à réparer les chaussures, et l’hiver assis près de la cheminée devant un feu bien nourri. Aussi, Jack se rendit chez son grand père maternel pour trois années d’apprentissage. Au bout des trois, quand il pensa que son grand père n’avait plus rien à lui apprendre, Jack Lane embrassa le vieil homme, lui dit adieu et s’en retourna chez lui dans son propre village.

Chemin faisant, Jack décida de couper au travers des marais afin de gagner un peu de temps.  C’était un endroit sombre et effrayant en comparaison avec cette journée chaude et ensoleillée, et rapidement notre jeune cordonnier regretta son choix. Du sol s’échappaient des fumerolles  et des nuées de guêpes et de mouches tournoyaient autour de sa tête. Lors d’un faux pas, il s’écarta de la piste et s’enfonça jusqu’aux chevilles dans l’eau sale et boueuse du marais. La frayeur de se noyer fut si grande qu’il décida de s’asseoir sur une pierre et de se reposer quelque temps avant de poursuivre son chemin.

Mais comme la journée était orageuse et le temps lourd, Jack Lane s’endormit rapidement avec sa tête appuyée à la souche d’un vieux tronc. Il s’éveilla bien plus tard en tremblotant dans la fraîcheur du soir avec l’humidité qui montait du marais. Il lui fallut quelques minutes pour comprendre où il était, puis il se demanda ce qui avait bien pu le réveiller. Il resta immobile et écouta avec attention les bruits autour de lui.

 Au début, il n’entendit rien d’inhabituel, mais au bout d’un moment, loin de lui, assourdi par les bruits du marais, il pouvait percevoir un petit bruit métallique régulier. Jack Lane se redressa et écouta plus attentivement. Ce son lui semblait étrangement familier. Il tourna la tête doucement vers l’endroit d’où le son semblait provenir, et soudain, il le reconnut. C’était le bruit d’un marteau de cordonnier heurtant une semence (un clou de cordonnier).

Mais qu’est ce qu’un cordonnier pouvait bien faire à cette heure dans ce marais ?

Le son venait d’en face de lui, et Jack décida de mener son enquête. Il s’agenouilla et se mit à ramper sur ses coudes et ses genoux le long du sentier, se dirigeant vers l’endroit d’où le bruit venait.  Plus il avançait, et plus le bruit devenait distinct, et soudain, Jack peut sentir l’odeur âcre d’un tabac bon marché flotter dans l’air. Quand il fût certain que la source du son était juste en face de lui, Jack Lane s’immobilisa dans les hautes herbes, releva précautionneusement sa tête, et écarta les herbes qui lui cachaient la vue.

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )

Juste en face de lui, un Leprechaun était assis sur un petit monticule de terre, à l’ombre d’un saule pleureur. Et Jack pouvait voir son vieux tricorne déformé, ses habits gris et sales, son manteau vert couvert de boue et le haut de ses chaussettes qui dépassait de ses chaussures.

Jack sentait son cœur battre la chamade. Bien sûr, il avait déjà vu des Leprechauns, mais jamais de si près. Les Leprechauns étaient durs à approcher et à attraper, mais si vous arriviez à en attraper  un, et à ne pas le quitter un seul instant des yeux, il devait vous mener à l’endroit où il cache son chaudron de pièces d’or. Mais attention, ils connaissaient des centaines et des centaines de combines pour vous embrouiller, et il y avait des dizaines d’histoires qui racontaient comment les Leprechauns avaient pu s’échapper des mains des humains qui les retenaient prisonniers. Mais Jack Lane se fit la promesse que celui-ci ne pourrait pas s’échapper. Il prit une profonde respiration et recommença à ramper sur le sol humide.
Le Leprechaun aurait du entendre Jack s’approcher, mais il avait fait très chaud ce jour là et le Leprechaun était fatigué, et ne prêtait pas vraiment attention aux bruits autour de lui. De plus, il était très absorbé dans son travail de cordonnier. Le bruit de marteau sur les semences, et le petit air qu’il fredonnait pour se donner du cœur à l’ouvrage couvraient le bruit du  bruissement des herbes sous le ventre de Jack. Aussi, grande furent sa surprise et sa frayeur quand il se sentit agrippé par les épaules et qu’il entendit la voix de Jack qui disait : «  Je vous tiens M. le Leprechaun, et inutile d’essayer de me jouer un de vos tours ! ».

Le Leprechaun se retourna, leva la tête vers jack,  et se dit que finalement l’humain qui l’avait saisi n’était pas si grand et si effrayant que cela. En fait, il était à peine plus grand que le Leprechaun lui-même.
Jack observa le Leprechaun et se dit que bien que sa face soiit ridée et qu’une longue barbe mal taillée rongeait son visage, il n’était peut être pas si vieux que ça. Ses yeux étaient vifs et pétillaient de malice, et il ne semblait absolument pas effrayé d’avoir été attrapé.

« Je vous tiens désormais ! » cria Jack Lane, en tenant fermement le Leprechaun par les épaules.
« C’est exact ! » dit le Leprechaun d’une voix calme et posée.
« Je ne vous laisserai pas vous échapper! » rajouta Jack.
Le Leprechaun secoua sa tête. « Non, je ne pense pas. Mais maintenant que vous me tenez, dîtes-moi ce que vous me voulez ! »
Jack Lane était un peu surpris. Il tenait un Leprechaun à sa merci et ce dernier ne semblait pas effrayé ou en colère d’avoir été capturé. Cela semblait bien étrange.
« Je suppose que vous voulez vous emparer de mon trésor ? » continua le Leprechaun « Mais vous ne l’aurez pas, car je n’en ai plus. J’ai déjà été capturé la semaine dernière par un de vos compatriotes et j’ai du lui donner tout mon or. Et comme vous devez le savoir, un Leprechaun ne peut posséder qu’un seul pot d’or toute sa vie durant. »
Jack Lane secoua sa tête. « Et comment puis-je savoir que vous me dîtes la vérité ? »
« C’est vrai, je pourrais vous mentir, mais vous devriez savoir que les Leprechauns ne mentent jamais. Ils ne disent parfois pas toute la vérité, mais ils ne savent pas mentir ».
« Donc si je comprends bien, vous n’avez plus d’or ? » demanda jack.
« Rien de plus qu’un bouton en métal doré »  répondit le Leprechaun.
« Rien du tout, » demanda Jack.
« Même pas une pièce en argent » dit le Leprechaun.
« Vraiment rien ? » insista Jack.
« Même pas une pièce de monnaie en cuivre » répondit le Leprechaun.
« Mais alors qu’avez-vous pour moi? » demanda le jeune cordonnier. « Je ne peux pas vous laisser partir sans rançon »
Le Leprechaun secouait la tête de gauche à droite et observait le petit bout d’homme qui l’avait fait prisonnier.
« Non, je suppose que vous ne pouvez pas » répondit le Leprechaun. «  Ce ne serait pas convenable que vous me laissiez repartir sans rien en échange ». « Que vont dire les gens s’ils apprennent que j’ai été capturé et que j’ai pu repartir sans donner une rançon ou sans m’échapper de moi-même ? »
« Non, ça ne se peut pas. Je dois m’échapper ou monnayer ma liberté ! »

« En tout cas vous ne vous échapperez pas » répondit Jack. « Vous savez, j’ai un peu de sang de fées dans les veines, Je suis ce que les humains appellent un illuminé, et je peux voir les fées et les Leprechauns, aussi vous ne pourrez pas échapper à mon regard ».
« Ayayaye… pas bon…pas bon !» renchérit le Leprechaun. Je dois donc m’arranger avec vous pour monnayer ma liberté ! »
« Mais vous n’avez ni or, ni argent, ni cuivre. Avec quoi allez-vous me payer ? »
« Avec ceci, si vous voulez bien ! » répondit le Leprechaun. Le Leprechaun se débattit un peu, réussit à libérer une de ses mains, et sortit un petit sac de cuir d’une de ses poches.  « Je vous donne ceci ».
Jack, tout en tenant fermement le Leprechaun d’une main, prit le sac dans l’autre main. C’était un tout petit sac carré en cuir avec une cordelette qui permettait de le porter soit sur son dos, soit en bandoulière. Evidemment, Jack ouvrit le sac, mais il n’y avait pas de trésor à l’intérieur, il était vide. Mais il ne refusa pas le cadeau, c’était un sac de Leprechaun et donc il devait être magique. Tout en examinant attentivement le sac, Jack demanda : « Ce sac a-t-il des pouvoirs ? Y a-t-il quelque chose de magique en lui ? »
Le Leprechaun sourit malicieusement : « Bien, je vais tout vous dire au sujet de ce sac. Tel que vous le voyez, il ne ressemble à rien. Pour vous ce n’est qu’un petit sac de cuir craquelé tout juste bon à contenir deux ou trois pièces de monnaie. Mais ce sac est capable de s’agrandir : Vous pourriez y mettre une table et quatre chaises si l’envie vous prenait de le faire, et il ne serait pas plein, il y aurait encore de la place de libre. »
Jack Lane regarda une fois de plus le sac, puis le Leprechaun. Manifestement il avait du mal à croire ce que le Leprechaun venait de lui dire.  « Sûr ? » demanda-t-il « Vous ne me racontez pas une de vos blagues ? »
« Bien sûr que je suis sûr ! » répondit le Leprechaun. Et je ne vous ai pas encore tout dit. « Ce sac ne peut pas se percer ou se déchirer » continua – t-il. « Et aucun son ne peut passer à travers la peau de ce sac » renchérit il.  
« Si tout cela est vrai, c’est une sacrément bonne affaire » répondit Jack. « Mais qu’est ce qui me prouve que vous dites la vérité ? »
« Rien ! » dit le Leprechaun « Vous devez seulement me faire confiance ».
Jack secoua la tête. « Je suppose que je ne peux pas faire autrement » dit il. Et rapidement il ouvrit le sac et le jeta sur la tête du Leprechaun. Et le petit sac qui pouvait à peine contenir la tête du Leprechaun, s’agrandit jusqu’à ce que le petit homme fût entièrement dedans.
« Me croyez-vous maintenant ? » dit le petit homme avec une voix malicieuse.
Jack recula d'un pas et regarda le sac en se frottant les mains de satisfaction. Cela pourra être très utile de posséder un sac tel que celui-là, pensa-t-il. Il s'agenouilla, desserra les lacets et aida le Leprechaun à sortir. "Je vous croie" dit-il. " J'accepte ce sac en échange de votre liberté."
Le Leprechaun se releva, secoua la poussière de ses habits, remis son chapeau d'aplomb sur sa tête: "Vous faites une affaire, c'est vraiment un très bon sac. Mais vous devriez vous en aller maintenant, il commence à se faire tard et je suppose que vous n'aimeriez pas être piégé ici à la nuit tombée."
Jack leva les yeux vers le ciel et constata qu'il devenait très sombre à l'est. Les premières étoiles commençaient à briller dans le firmament. Il frissonna alors qu'une légère brise se levait et  que les arbres solitaires chuchotaient sur la lande. "Non, dit-il, et ce dont nous avons vraiment besoin, c'est d'un homme avec une lanterne pour nous ouvrir le chemin à travers les marais par cette nuit qui s'annonce.
Le  Leprechaun le fixa étrangement pendant un long moment, puis acquiesça: "Oui, c'est vraiment ce dont nous avons besoin." Il secoua la tête de gauche à droite, s'inclina poliment en signe d'au revoir, puis tourna les talons et disparut.
Jack ne bougea pas pendant un long moment, se demanda si tout ce qui s'était passé était bien réel ou s'il avait rêvé, mais le petit sac dans sa main était la preuve qu'il n'avait pas rêvé. Il le lança sur son épaule, referma son manteau et se dirigea le plus rapidement possible vers la maison de ses parents.

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Puis les années passèrent. Certaines années furent bonnes pour Jack, il vendait et réparait beaucoup de chaussures et gagnait assez d'argent pour vivre confortablement, mais certaines années étaient dures, voire très dures et il était obligé de quémander de l'argent et de la nourriture à ses amis et relations.  Bizarrement, c'est parce que Jack était un bon cordonnier, qui faisait des bonnes chaussures bien solides et des réparations avec du cuir et du fil de qualité qu'il n'arrivait pas à s'enrichir. Les chaussures qu'il fabriquait duraient très longtemps sans avoir besoin de réparations et ses clients ne revenaient pas le voir aussi souvent qu'ils l'auraient fait avec des chaussures de qualité normale.
Il y eut un hiver où il ne gagna pratiquement rien. Le temps était chaud er sec, avec peu de glace ou de neige, et personne ne vint acheter ou faire réparer de chaussures d'hiver durant les trois mois entiers. Jack commença à emprunter, un tout petit peu au début, puis de plus en plus, et enfin de grosses sommes d'argent pour survivre. En très peu de temps, il devait énormément d'argent. Et rapidement les gens à qui il avait emprunté lui réclamaient leur dû car le printemps approchait et qu'ils avaient besoin de leur argent pour acheter des semences pour leurs champs. Mais Jack n'avait pas d'argent.
C'était par un matin clair mais froid de février: Jack était assis sur le seuil de sa maison effectuant de petites réparations sur ses propres chaussures afin de s'occuper un peu et d'oublier la faim qui tenaillait son estomac, quand il vit un étranger approcher.
C'était un homme grand, maigre et au teint sombre, habillé d'une cape noire, d'un pantalon noir, de chaussures de cuir noir et brillant et d'un chapeau noir avec une grande plume de faisan. Il fumait un petit cigare noir et l'odeur âcre de son tabac se répandait tout autour de lui. L’étranger s'arrêta devant le portail.
"Je suis à la recherche de Jack Lane" dit-il d'une voix agréable. Il parlait parfaitement l'irlandais mais avec un accent étranger très prononcé. Et tandis qu'il s'appuyait au portail, Jack put voir qu'il portait des gants noirs, mais avec une alliance en or, à l'auriculaire droit, au dessus des gants.
"Je suis Jack Lane" répondit notre cordonnier en s'inclinant poliment. "Que puis-je pour vous?"
L'étranger  poussa le portillon  et un grand sourire illumina son visage.
" La bonne question n'est pas qu'est ce que vous pouvez pour moi, mais bien qu'est ce que je peux, moi, pour vous?" dit-il avec cet étrange sourire qui faisait plisser ses lèvres mais ne faisait pas briller ses yeux.
"Je ne suis pas certain de bien vous comprendre" répondit Jack.
L'étranger se tenait debout devant Jack avec ses mains croisées dans le dos. Il était vraiment très grand et jack devait pencher sa nuque en arrière afin de pouvoir apercevoir son visage.
"Il est arrivé à mes oreilles que vous êtes..." il s'arrêta une seconde et sourit encore. " En fait, il parait que vous êtes un peu à court d'argent ces jours ci."
"Non, non, non, absolument pas!" répondit Jack, sentait l'énervement monter en lui. "Je dois seulement un peu d'argent ici ou là, et puis c'est tout. Et puis le travail redémarre, je serai bientôt capable de rembourser tout ce que je dois." tout en parlant Jack se leva, et une fois debout: "Vous connaissez mon nom, monsieur, mais je ne crois pas que vous vous soyez présenté."
"C'est exact, et mon nom n'est pas facile à prononcer. Aussi beaucoup de gens m'appellent : LUI-MEME"
"Lui - même ?" demanda Jack.
"Oui!" Et le grand homme maigre sourit de nouveau de son sourire étrange et inquiétant. " N'avez-vous jamais entendu les gens, autour de vous, dire: C'est lui-même qui arrive maintenant, ou, c'est lui-même qui a fait cela..?"
Jack regardait l'étranger en dodelinant de la tête et en doutant de la raison de ce dernier. Bien sûr c'étaient des phrases très utilisées par les gens de la région, mais il n'aurait jamais imaginé  qu'elles se rapportaient à une personne réelle.
"Et bien voilà" dit Lui-même " Ce qui m'amène ici, c'est que je veux passer un petit marché avec vous!"
"Et quelle sorte de marché?" répondit Jack.
"Un tout petit marché." répondit Lui-même.
"Et qu'avez vous à m'offrir?" rétorqua Jack.
"Je peux vous offrir de l'argent. Beaucoup d'argent, et la promesse que les affaires vont reprendre et devenir florissantes, si florissantes que vous n'arriverez pas à y faire face. Et à la fin, vous deviendrez le cordonnier le plus réputé de toute l'Irlande."
"Et qu'est ce que tout cela va me coûter?" demanda le cordonnier avec méfiance.
"Seulement une petite promesse!" répondit Lui-même.
"Et quelle promesse?" demanda Jack.
Lui-même, regarda à droite, regarda à gauche, tourna la tête derrière lui puis se pencha en avant jusqu'à ce que sa tête touche presque le font de Jack et ses yeux brillaient d'un étrange éclat rouge.
"La simple promesse que vous viendrez avec moi, dans sept ans, quand je viendrai vous chercher. Et vous ne devez plus me poser de questions."
"Et où devrais je vous suivre?" demanda Jack.
"Plus de question!" dit Lui-même d'une voix cassante en pointant son index sur Jack.
Jack appuya son dos contre le mur blanchi à la chaux de son cottage et réfléchit aux termes du marché. C'était vraiment une offre tentante. Vous vous rendez compte? Beaucoup d'argent et du travail par dessus la tête. Par contre, sa part du marché le laissait perplexe, et il avait bien une petite idée de qui pouvait vraiment être Lui-même. "Puis-je réfléchir quelque temps à votre proposition?" demanda Jack.
Le grand homme secoua la tête. " C'est une proposition que je fais à peu de monde. Et je ne la fais qu'une fois. Je crains que vous ne deviez vous décider tout de suite. Je dois prendre un train pour Dublin dans quelques minutes, et je ne reviendrai pas par ici de si tôt."
Jack prit sa décision: "Alors, je suis OK, ça marche."
La face de Lui-même s'illumina d'un étrange sourire. "Excellent !" Il fouilla dans ses poches et en sortit un parchemin qu'il tendit à Jack. Voici votre contrat, et voici une liasse de billets qui vous sortira d'affaire". L'étranger remonta le col de sa cape noire, rajusta son chapeau noir sur sa tête et lissa la plume de faisan. " Maintenant, je pars et je vais m'assurer que vous ne manquerez jamais de travail." Il tourna les talons et s'éloigna en disant d'une voix grave et sourde, comme si c'était un avertissement: " Je m'en vais, mais je serai de retour dans sept ans!" puis il disparut  laissant le petit cordonnier seul avec les mains pleines d'argent.

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Les sept années passèrent  très vite, trop vite au goût de Jack. Comme  l'étranger l'avait promis, Jack était débordé de commandes et il devint rapidement le cordonnier le plus réputé d'Irlande. Il déménagea de sa petite maison vers une autre plus grande et plus confortable et engagea plusieurs apprentis pour faire face à la demande. Il avait même commencé à fréquenter une belle jeune fille du village et songeait sérieusement à demander sa main à son père quand il réalisa que les sept années étaient terminées.
Ce fut par un jour de février glacial que l'étranger réapparut. Jack venait de se lever et était en train de se laver devant une bassine d'eau glacée quand il entendit la cloche de la porte d'entrée sonner. Il s'immobilisa. Il était seulement sept heures et demie. Qui pouvait bien sonner à cette heure ?  Il s'éloigna du lit, marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la porte de sa chambre, colla l'oreille contre le bois de la porte et écouta précautionneusement.
Au rez-de-chaussée, une jeune servante s'était précipitée pour ouvrir la porte. Jack était le seul homme de la ville à avoir assez d'argent pour se payer les services de servantes. La jeune fille ouvrit la porte et recula d'un mètre, effrayée par la personne qui se trouvait en face d'elle.
Le grand étranger maigre s'inclina poliment. " Est ce bien ici que vit Jack Lane ?" Demanda-t-il  avec son étrange accent.
"Oui."répondit-elle un peu rassurée.
"Et est ce que Monsieur Lane est à la maison ? "  demanda l'homme avec un sourire.
"Certainement Monsieur" répondit-elle. La jeune servante recula de quelques pas et autorisa l'étranger à entrer dans le corridor. "Qui dois je annoncer ?"
L'étranger sourit encore une fois. "Dites lui simplement que c'est Lui-même qui est là."
La servante  grimpa les escaliers quatre à quatre et toqua doucement à la porte de la chambre de Jack."Monsieur" appela t elle.
Jack se dépêchait de s'habiller dans sa chambre et réfléchissait en même temps. Les sept années avaient passé à une vitesse folle, et il devait admettre que l'étranger avait tenu ses promesses. Tout s'était passé comme il l'avait dit. Et Jack se demandait avec quels étranges pouvoirs il avait pu changer le cours de sa vie. Cela semblait impossible à moins que Lui-même ne soit en vérité Le Diable Lui-même. A cette pensée Jack se mit à rire: Il avait partiellement deviné la vérité sept ans auparavant, et il n'avait accepté le contrat que parce qu'il pensait être capable de jouer un vilain tour au diable. En souriant à l'avance au tour qu'il avait en tête, il prit le sac magique du Leprechaun et ouvrit la porte.
Lui-même attendait au pied de l'escalier. Sept années avait passé, et lui n'avait pas changé du tout. Il portait même les vêtements qu'il portait sept ans auparavant.
"Votre temps est écoulé" dit il avec un sourire "Vous devez me suivre!"
Jack opina de la tête. "Je vous attendais. Mon sac est prêt et j'y ai mis tout ce dont j'aurais besoin".
"Je ne pense pas que vous ayez besoin de quoi que ce soit là où nous allons"  dit Lui-même en grinçant des dents.
"Là où je vais, mon sac me suit" insista Jack.
"Et qu'y a t il donc de si précieux dans votre sac?" demanda Lui-même.
"Oh, je ne sais pas. Plein de choses importantes et nécessaires".
"Je ne pense pas que vous puissiez mettre tant de choses dans un si petit sac" dit Lui-même d'un air moqueur.
"Il  est assez grand pour contenir tout ce dont j'ai besoin" répondit Jack;
"Laissez moi voir"
"Non"
"Mais ça ne dérange personne que je regarde" insista Lui-même " A moins que je me trompe?"
"Bien" répondit Jack "Je suppose que vous avez raison". Il s'agenouilla sur la première marche de l'escalier et ouvrit le sac. L'étranger s'agenouilla à coté de lui et fouilla le sac du regard.
"Mais ce sac est entièrement vide!"
"Sûrement pas!" rétorqua Jack d'une voix autoritaire.
Lui-même pointa le sac du doigt et déclara: "Regardez par vous même. Il n'y a rien dedans "
"Faux" répondit Jack " Regardez mieux"
L'étranger se pencha plus en avant vers le sac afin de le scruter minutieusement, et Jack, promptement le jeta sur la tête de Lui-même et le sac se mit à grandir, à grandir, à grandir
et l'étranger fut entièrement prisonnier du sac quand Jack  noua les ficelles afin de le refermer.
Jack, fier de lui, dansa un petit pas de gigue sur la première marche de l'escalier à côté du sac " Je vous ai bien eu, et vous ne quitterez ce sac que si vous me libérez de ma promesse.
Une voix étouffée sortit du sac et répondit "NON!"
Jack souleva le sac, le jeta sur son épaule et se dirigea vers la ville voisine en espérant que, si c'était bien le diable qui était prisonnier, le prêtre pourrait l'aider à trouver une solution à cette situation.

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Mais chemin faisant, Jack passa devant une ferme ou le fermier et ses deux fils étaient en train de battre le blé avec des fléaux ( outils qui ressemblent un peu à des fouets).
"Bonjour tout le monde" dit Jack en posant le sac sur le sol.
Le fermier et ses fils, qui connaissaient bien le cordonnier s'arrêtèrent de travailler et saluèrent  Jack. "Vous voila en route de bonne heure" dit le fermier.
"Oui je crains qu"aujourd'hui soit une longue journée pour moi" ". Et pour vous aussi " dit il en regardant vers le tas de blé.
Le fermier hocha la tête. "Oui, nous n'allons pas chômer aujourd'hui. " Et pointant le sac du doigt " Puis je vous demander ce que vous transportez dans votre sac?"
" C'est un sac plein de cuir" répondit le cordonnier " Mais le cuir est trop neuf et trop dur pour faire de belles chaussures d'été et je me rends à la ville afin de trouver quelqu'un capable de l'assouplir."
"Et comment fait on pour assouplir du cuir ?" demanda le fermier.
"Oh, il suffit de le battre un bon moment, et ainsi il s'assouplit tout seul.
"Le battre, Et c'est tout?" répondit le fermier. "Ne vous fatiguez pas à aller en ville. Jetez le dans la cour et mes deux fils se feront une joie de l'assouplir pendant que nous boirons un café chaud."
"Très aimable à vous" répondit Jack en tendant son sac au fermier.
"Devons nous sortir le cuir du sac ?" demanda un des fils.
"Non, Non" dit Jack tranquillement "Si vous sortez le cuir du sac, les pointes pourraient le percer ou le griffer."
le fermier hocha la tête; "Bien sûr, comment n'y ai je pas pensé tout seul. Très bien, battez le à tour de rôle. Et ne faites pas semblant.
Et les deux fils frappèrent le sac tout le temps que le fermier et Jack mirent à boire leur café. Au bout d'une heure, le sac était bien lisse et plat, et le fermier le rendit à Jack "Voici votre sac, j'espère que cela suffira car maintenant nous devons retourner  à notre ouvrage.
"Ca me semble très bien" répondit Jack avec un petit grognement de satisfaction. "Merci beaucoup pour votre aide. j'espère ne pas vous avoir trop dérangé". Il prit le sac, le jeta sur son épaule, et saluant le fermier de la main, continua son chemin vers la ville.

Un peu plus loin, Jack arriva devant une forge tenue par trois frères. Quand Jack arriva à la forge les trois hommes étaient occupés à fabriquer des fers à chevaux.  L'aîné faisait fonctionner le soufflet afin d'activer le charbon de bois et de le rendre bien rouge, tandis que les deux autres  frappaient en cadence des barres de métal dans le but de les incurver, afin de pouvoir les transformer en fers. Ils s'arrêtèrent quand ils virent Jack passer et le saluèrent.
"Bonjour à vous aussi" répondit Jack " Au fait, comment vous vont ces chaussures neuves que je vous ai fabriqué l'année dernière ?"
"Elles nous vont comme un gant, et inusables avec ça" Répondit l'aîné. "Et souvenez-vous de ce que je vous ai promis: Si vous avez besoin de quoi que ce soit, en remerciement, n'hésitez pas!".
"Justement" dit Jack "Il y aurait bien un petit quelque chose."
"Dîtes nous tout" répondit l'aîné des forgerons en essuyant ses larges mains sur un tablier de cuir épais .
"C'est au sujet de ce sac plein de cuir que je dois amener à la ville pour assouplir. Je me demandais, en vous voyant, si vous ne pourriez pas le battre un moment, juste pour voir!"
"Mais n'allons-nous pas déchirer le sac!" demanda l'aîné.
"Pas ce sac" répondit Jack "Il est plus solide qu'il n'y paraît".
Aussi les trois frères se mirent en place pour battre le sac. Ils frappèrent en cadence tous les trois à un tel rythme qu'il semblait que les coups tombaient comme un roulement de tambour. Ils frappèrent pendant trois heures, et ils avaient frappé si fort que quand ils s'arrêtèrent ils furent vraiment surpris de voir que le sac n'était pas endommagé.
"C'est un fameux sac que vous avez là, monsieur le cordonnier" dit l'aîné en le rendant à Jack "Si un jour vous le vendez, pensez à moi!".
"Oh, je ne pourrai jamais le vendre" répondit Jack " Cela fait des années que je l'ai et je ne puis plus m'en passer".
Il remercia les trois hommes et s'éloigna.

Il était maintenant plus de midi, et Jack avait une dernière visite à effectuer avant de dire quelques mots à Lui-même.
Notre cordonnier se rendit donc au moulin à vent situé sur la colline qui domine la ville. Le vieux meunier y travaillait depuis plus de quarante ans. Il faisait le pain de toute la ville et des villages environnant, et son moulin était le plus grand et le plus renommé des environs à cause de sa meule immense.
Jack grimpa donc le sentier étroit qui menait au moulin et pénétra par la porte qui était toujours grande ouverte à l'arrière du moulin, là où était stockée la farine. Le vieux meunier le reconnut tout de suite et le salua:
3bin le bonjour, M Lane, et qu'est ce qui vous amène ici? Voulez vous un grand pain frais juste sorti du four?
Jack sourit. Le meunier faisait le meilleur pain de la région et nul ne pouvait y résister. "Bien sûr que je vais vous acheter du pain, mais j'ai aussi besoin que vous me rendiez un grand service."
Le vieux meunier passa sa main dans ses cheveux blancs et sourit à pleines dents: "Demandez toujours !"
Jack souleva son sac et dit: " Pourriez vous poser ce sac sur votre meule et le laiiser tourner quelque temps ? "
"Mais cela va détruire votre sac" protesta le vieil homme.
Le cordonnier lui répondit : "Oh non, bien sûr que non, ce sac est bien plus solide qu'il n'y parait."
"Si c'est vous qui le dîtes ..." répondit le vieux meunier d'un ton dubitatif. Il prit le sac et le jeta sur la meule dormante et la deuxième meule arriva et écrasa le sac qui ressorti aplati, et cela dura encore, et encore, et encore ...
Une heure plus tard, le vieux meunier rendit le sas à Jack. "Je suis surpris qu'il ne soit pas déchiré en mille morceaux." dit il.
"Je vous avais prévenu que c'était un sac très solide." Jack remercia le vieux meunier, acheta u gros pain et retourna vers chez lui en mâchonnant de la mie de pain qu'il attrapait à travers un trou qu'il avait fait dans la croûte.
Quand il arriva chez lui, Jack se rendit dans la crèche et jeta le sac sur le sol. Il se pencha près de l'ouverture du sac et dit: "Je vais vous faire subir ce traitement tous les jours, ou bien je  vous laisse partir si vous me libérez du marché que nous avons conclu il y a sept ans.
Il y eut un long silence, puis le diable répondit d'une voix faible: "Je promets !"
Jack ouvrit le sac et le secoua pour faire tomber le diable par terre. Le diable était brisé de partout avec des bleus sur sa tête et tous ses membres. Quand il arriva à se tenir debout, il épousseta la farine qui recouvrait ses vêtements déchirés et secoua la main de Jack.
" Vous êtes un homme diabolique, et je vous rends votre promesse d'autant plus volontier que je ne voudrai pas d'un diable tel que vous chez moi!" Puis il fit un petit bond, un tour sur luimême et disparut dans une grande gerbe d'étincelles bleues.
Jack, notre cordonnier, éclata de rire et rit pendant très longtemps: Il avait réussit à piéger le diable.

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com/ )

Jack vécut très longtemps, il devint même un vénérable vieillard très bien considéré de tous, et il atteint l’âge d 95 ans avant de mourir. Et bien sûr, il se dirigea directement vers l’enfer, car il avait vendu son âme au diable, même si ce dernier Lui-même ne semblait plus la désirer. La porte de l’enfer était en marbre noir avec de grandes charnières en argent et un énorme heurtoir en argent de la forme d’une tête de dragon placée au milieu d’un des vantaux. Jack s’approcha, agrippa la tête de dragon et frappa violemment la porte.
Pendant un long moment, il n’obtint pas de réponse, aucun bruit derrière la porte, aucun mouvement perceptible de l’extérieur. Puis doucement, très lentement, la porte s’ouvrît dans un grincement lugubre. Jack entra prudemment et  regarda à droite et à gauche : il ne voyait personne. Jack fit quelques pas …
« Oui ? » demanda subitement une voix grondante et qui résonnait comme si elle venait de très loin dans les profondeurs de la terre.
« Voila » dit Jack « je viens de décéder, et j’ai vendu mon âme au diable. Donc je suppose que c’est ici que je dois venir ! ».
Une forme surgit de l’ombre : C’était le grand homme maigre avec des yeux brillants de fièvre. Il n’était pas vêtu de son costume noir mais Jack le reconnaissait bien. « Ah, c’est vous ! » Dit-il en souriant.
A ces mots, le diable se pencha en avant et fixa longuement Jack, puis il fit un pas en arrière en reconnaissant l’homme qui se tenait sur le pas de porte. « Vous ! » Il recula encore d’un pas et secoua la tête de droite à gauche. « Vous n’entrerez pas ici, je vous l’interdis formellement. Je me rappelle très bien ce que vous m’avez fait subir la dernière fois que nous nous sommes rencontrés.»
« Très  bien, mais dans ce cas : Où dois je me rendre ? » demanda Jack.
« Vous n’avez qu’à essayer là-haut » dit le diable en pointant son index vers le ciel. Puis, il recula rapidement et ferma la porte.
Donc Jack tourna le dos à l’enfer et se dirigea sur l’allée qui menait à la porte en marbre blanc du Paradis, repassant rapidement sur terre, là où il avait vécu. La route, d’abord noire devint rapidement grise puis blanche et bientôt Jack put apercevoir la porte en marbre blanc du paradis.
Elle ressemblait étrangement à  la porte de l’enfer sauf qu’elle était blanche, que ses charnières étaient en or et que le heurtoir en or avait la forme d’un ange qui souriait. Jack attrapa le heurtoir et frappa délicatement à la porte.
Aussitôt un personnage sympathique, très grand, au visage souriant et tout de blanc vêtu, ouvrit la porte. Aussitôt Jack essaya de regarder par-dessus ses épaules, mais il ne put voir aucune trace d’ailes. « C’est à quel sujet ? » demanda poliment l’ange.
« En fait, je viens de mourir, et comme je pensais mériter l’enfer, je m’y suis rendu directement » répondit Jack. «  Mais le diable ne veut pas m’accepter parmi les siens. »
« Oh ! » répondit l’ange avec un air très surpris à l’écoute du récit de Jack ?  «  Quel est votre nom ? Je vais consulter mes registres. »
« Jack Lane, le cordonnier » répondit Jack.
L’ange s’éloigna quelque temps, et quand il revint, il portait un grand livre en cuuir avec des fermoirs en or et des coins en argent. Il ouvrit le livre à la moitié ( sans doute à la lettre L et promena son index le long de la page. « Lane… Lane… Oui, Oui, nous y voila ! »  Il lut silencieusement quelques lignes puis regarda fixement le cordonnier : « Vous avez vendu votre âme au diable, me semble t il. Dans ce cas, nous ne pouvons rien pour vous ! »
« Mais, en bas, ils ne veulent pas de moi non plus » renchérit Jack. « Dîtes-moi, au moins, ce que je dois faire. »
L’Ange regarda Jack longuement et attentivement, puis il recommença à lire son grand livre. « Attendez » dit-il  «  Il y a encore quelques lignes vous concernant. » Finalement, l’ange se mit à sourire : « Soyez content, nous vous ramenons sur terre. »
« Sur terre ? »
« Oui, sur terre ! Mais attention, nous vous y ramenons en pénitence, et si vous remplissez bien la tâche qui vous sera commandée, peut-être, dans quelques centaines d’années, vous pourrez vous représenter devant cette porte. »
Dépité, Jack secoua la tête : « Et que devrais-je faire sur terre ? »
L’ange tapota gentiment la page de son livre. « Il est écrit, ici, qu’une fois, vous avez déclaré qu’il faudrait quelqu’un avec une lanterne qui puisse aider les gens perdus à trouver leur chemin dans les marais ne fois la nuit tombée. »
« J’ai dit ça ? » demanda jack. Et tout à coup tout lui revint en mémoire. C’était le jour ou le leprauchun lui avait donné son petit sac de cuir. « c’est exact, je me souviens à présent. »
L’Ange referma son livre dans un grand bruit et déclara :
« Dans le livre, il est écrit  que Jack Lane errera à travers le monde à partir de ce jour. Les humains pourront parfois l’apercevoir quand ils auront besoin de son aide pour trouver leur chemin à travers les marais avec sa lanterne. Quand ils seront en difficulté, ils pourront l’appeler à l’aide en invoquant son esprit et en criant son nom : Jack o’ the lantern…

 

Date de dernière mise à jour : 02/11/2019