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Le mouton stupide


Armanel, conteur celte, entrelac celtique MOV1LE MOUTON STUPIDE.

 

Documentation : Lord Blackwood
Tradution : Armanel - conteur / 2023

 

Venez tous, approchez vos chaises du feu et écoutez l’histoire que je vais vous  raconter. Mais attention, mettez trois mouchoirs sur la table près de moi, ni plus ni moins, et n’oubliez pas de sortir les vôtres, car triste, triste est le récit, et larmoyante la conclusion de l’histoire; et je voudrais que vous soyez prêts à faire face à toute urgence.

Armanel - conteur ( http://armanel.e-monsite.com
 
« Quelle bonne odeur de cuisine ! » se disait la  vieille femme  en rentrant du village au pied de la colline « M’Nab, le fermier aura droit à un festin exceptionnel ce soir! »
Attendez une minute;  permettez-moi de recommencer mon récit, je commence par le mauvais bout de l’histoire. Commençons correctement à la première ligne. Vous ne la comprendrez pas autrement, je le sais, bien que, bien sûr, vous êtes tous très intelligents.

Mon histoire, c’est l’histoire d’un mouton stupide qui est resté traîner en arrière du troupeau ce jour-là et s’est perdu en route. Personne n’était à blâmer sauf le mouton lui-même. Ni le berger ni le chien colley n’étaient en faute, car  voici ce qui s’est passé. Poussé par la gourmandise alors que le troupeau était conduit sur la lande, le mouton stupide a vu un peu d’herbe belle et savoureuse au bord de la route, et a décidé de la brouter à tout prix. Il se cacha donc derrière un rocher de granit jusqu’à ce que le troupeau, le berger et le chien colley soient partis, puis, avec un faible « bêê, bêê » de satisfaction, il se mit à parcourir le pâturage convoité.
Mais il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne commence à se repentir de sa folie, car le ciel devint soudainement sombre et rempli de nuages bas. La pluie commença à tomber et la nuit approcha. Où le mouton stupide pourrait-il trouver refuge maintenant ? Où chercher de la compagnie? 
Le troupeau était loin, et le berger et le gentil chien colley hors de vue et de voix. Le cœur inquiet, le mouton stupide errait à travers la lande dans un état de frayeur pitoyable, espérant qu’un être charitable pourrait avoir pitié de lui, car il était jeune et n’avait jamais été vraiment seul auparavant dans sa vie. 
Mais c’était un endroit vraiment isolé. Un vilain grondement de tonnerre augmenta les craintes de l’animal stupide, tandis que le croassement hideux et inquiétant d’un corbeau perché sur un pin voisin chassait presque tout le peu de bon sens qui restait dans la tête du mouton.
« Bêê, bêê » gémit le mouton stupide, qui galopait de ci de là; 
« Bêê, bêê » où vais-je chercher refuge ? 
« Bêê, bêê » Oh, il y a quelque chose par là! s’écria-t-il, en apercevant la fumée d’une hutte qui se cachait derrière une colline recouverte de bruyère. Tournant le coin d’un muret, il passa par une petite porte dans une parcelle remplie de chou frisé et de pommes de terre, et continua jusqu’à ce que, d’un coup de tête, il ouvrit la porte basse et entra dans l’humble demeure.
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« Longue vie et scones froids ! » s’exclama la vieille femme effrayée par l’intrusion soudaine .
Mais elle se tranquillisa rapidement quand elle vit ce que c’était, et au même moment elle se félicitait de l’apparition d’un trésor si précieux dans sa pauvre demeure.
« Entre, entre, mon joli mouton », dit-elle. La chance est avec moi aujourd’hui, je dois l’admettre. D’ici peu, je me ferai beaucoup d’argent avec ce visiteur, j’en suis certaine. Je le nourrirai et m’en occuperai jusqu’au bon moment; Cela me remboursera tous mes ennuis ». 
Ainsi, le mouton stupide avait un abri au-dessus de sa tête, et assez à manger et à boire sans se poser de question ; la seule chose qu’il avait à faire était de manger, dormir, accepter les câlins et grossir au coin du feu de la vieille femme 
Le mouton stupide n’était pas ingrat du tout. Peut-être aurait-il été préférable pour lui qu’il l’eût été. Un jour, alors qu’il se trouvait devant le foyer et pensait aux bons moments qu’il avait passé et aux soins attentionnés qu’il avait reçu, le mouton stupide se dit 
« Voyons voir comment je puis rendre service à la gentille vieille femme? J’aimerais vraiment lui rendre un service à mon tour, si c’était en mon pouvoir. Je vais tout observer attentivement et, à la première occasion que je verrai, je ferai de mon mieux pour lui plaire.
Je vous ai dit que le mouton stupide dormait devant le feu au moment où je parle. C’était le soir, et la vieille femme venait de terminer son souper, un bon repas de porridge, avec juste un peu de hareng, des pommes de terre et du sel. Pour boisson, un bol de lait frais, à moitié vidé, était à ses côtés, prêt à être rangé dans le garde-manger avec les restes du festin, pour le petit déjeuner du lendemain matin.
--Oh, ma chère! Se dit la vielle femme  en bâillant, car elle était très fatiguée, ayant passé toute la journée dans le champ de navets jusqu’à ce qu’elle ait mal au dos; « Oh, ma chère! ! comme j’aimerais que la table se débarrasse toute seule! Ainsi je pourrais aller me coucher telle que je suis, sans avoir à  me déshabiller !
« Ah! » pensa le mouton stupide, « Voilà ma chance de rendre service à la vieille femme. J’ai tellement grandi et grossi le mois dernier, je suis sûr que je suis assez fort pour ça. » 
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Et, le croiriez-vous? 
Avant que la vieille femme ne puisse dire « Sapristi », le mouton stupide avait renversé la table, de sorte que tout le souper était tombé sur le sol, et que la vieille femme s’était retrouvée poussée sur le dos dans le lit, car le mouton stupide avait habilement mis sa tête entre ses jambes, et, avec un coup de pied des pattes arrières, l’a envoyée voler à travers la pièce!
« Bêê, bêê »  dit le mouton stupide en souriant d’une oreille à l’autre devant son succès; « Bêê, bêê »Qu’en pensez-vous, vieille femme?
« Bêê, bêê » cria la vieille femme du lit. « Attends une minute, et je vais te « Bêê, bêê »! » 
Puis, rampant péniblement hors du lit, elle tendit la main vers le manche à balai et se dirigea vers le mouton stupide. 
« Maintenant c’est l’heure de la récompense, sûr que je vais être bien servi », pensa le mouton stupide, et, en effet, il a été bien servi !  Je pense qu’il n’a jamais su comment cela s’était passé, mais en moins d’une minute, il s’est retrouvé hors de la maison, sur le bord de la route, avec beaucoup d’endroits douloureux sous sa toison laineuse.
« Eh bien, il n’y a pas de limites à l’ingratitude de certaines personnes; » gémit le mouton stupide. « Je ferai désormais attention à la façon dont je fais une gentillesse désormais, si jamais j’en ai l’occasion! Et espérons que j’en aurai l’occasion ». Et il se mit à errer, inconsolable, le long de la route à travers les landes.
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« Bêê, bêê » Personne n’aura pitié d’un pauvre mouton stupide qui s’est égaré ?
 « Bêê, bêê »Ah, il y a enfin quelque chose ! » se dit le mouton stupide, en voyant une autre vieille femme porter son rouet sur un chemin étroit qui semblait entrer dans un bois au bord de la route. 
« Je vais la suivre. Elle ne peut pas porter cette chose loin; J’ai l’impression que nous devons être près de chez elle. » 
Il a donc suivi la vieille femme  à une courte distance.
--Hola! Se dit la vieille femme  en se retournant car elle entendait des pas derrière elle; « Ma patience est récompensé ; voici un mouton qui marche sur la route! Eh bien, ne lui faisons pas peur et avec un peu de chance il viendra sûrement à ma porte. Et je gagnerai une bonne toison dans l’affaire. La pauvre chose a l’air un peu fatiguée; Mais quand même, un jour ou deux de repos et de peignage attentionné remettra tout cela en ordre. Et je pourrai tondre une bonne toison. Entre, mouton idiot, entre et bienvenue! » 
Et disant cela, elle tint la porte ouverte, et le mouton stupide entra et s’assit près du feu de tourbe.
Et comme il savait bien se comporter dans la maison, cette vieille femme et le mouton stupide s’entendaient parfaitement, et elle riait de sa chance, car son stock de laine devenait très bas, et il y en avait à peine assez pour que sa roue continue à fonctionner quelque temps encore. Alors le mouton stupide mangea, et devint assez gros, et sa toison brillait de mille feux, tant elle était soyeuse car la vieille femme  en prenait grand soin, le peignant et le lavant tous les jours, jusqu’à ce que le mouton ne puisse s’empêcher de souhaiter qu’il puisse faire quelque chose en retour. La femme était si gentille, que le mouton cherchait tous les jours l’occasion de la rembourser, jusqu’à ce qu’un beau matin tout à fait inattendu, juste avant l’heure de la tonte, l’occasion se présente.
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« On ne peut jamais obtenir tout ce que l’on veut facilement», se dit la vieille femme à voix haute, en sortant pour se promener. « Que  ce sera compliqué pour moi de  tondre ce mouton! Il vaut mieux que j’aille  aujourd’hui même chez le fermier M’Nab dans la vallée, pour voir si un de ses ouvriers peut me donner un coup de main. Oh, comme j’aurais aimé  que la toison se détache d’elle-même et m’épargne tous ces ennuis! Mais en vérité, je n’ai pas le droit de me plaindre. » 
Alors elle a commencé à remonter la vallée.
« Ah, vieille femme  » murmura le mouton stupide, « Je pense que je peux faire ce travail pour vous sans déranger ni le fermier M’Nabs ni un de ses ouvriers Vous avez été si gentille avec moi que, même si cela me fait mal, je ferai de mon mieux. Et quand j’aurais enlevé ma toison, je serais plus léger et j’aurais moins chaud, car le temps est si étouffant. Je serai aussi gagnant moi aussi par ma bonne action, j’en suis sûr.
Il faut que je vous dise que le jardin de la vieille femme  était plein de gros buissons. Il y avait aussi une haie vive autour de la parcelle et de vieux plans d’aubépine très épineux de l’autre côté de la clôture. 
--Voila ma chance, se dit le mouton stupide.
Et il se frottait contre le aubépines, il entrait et sortait de la haie vive, et il dansait la gigue autour et entre les buissons de ronce. En moins de dix minutes, il ne restait sur le dos du mouton stupide que quelques misérables lambeaux de laine, suspendus dans un enchevêtrement misérable ici et là. Il n’était plus  qu’égratignures et coupures de la tête à la queue et il présentait une apparence des plus déplorables. 
Et là, sur la haie et les buissons de ronces pendaient des morceaux de toison dans des festons de toutes longueurs, jusqu’à ce qu’un vent d’ouest se lève et envoie une bonne moitié d’entre eux voler le long de la route comme des morceaux d’écume. 
Je ne vous raconte pas la tête que faisait la vieille dame à son retour de chez le fermier.
La vieille dame arriva assez tard. Elle avait été plus longue qu’elle ne l’avait prévu, ayant été ralentie à ramasser quelques morceaux de laine qu’elle avait aperçus sur la route, pensant, pauvre âme, qu’ils étaient tombés d’un troupeau de passage, et, bien que de peu de valeur, ils étaient encore utiles.  Mais, quand elle arriva au chez elle et vit la désolation, et le misérable objet debout lui faisant des grimaces dans le chemin, elle était absolument remplie d’étonnement et de rage.
« Bêê, bêê » voyez ce que j’ai fait pour vous! s’écria le mouton stupide; 
« Bêê, bêê » Ah, voici la récompense! » 
Pour l’instant, il voyait la vieille femme  s’avancer à grande vitesse vers lui le long du chemin.
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Le mouton stupide n’a jamais su comment cela avait été fait, mais l’instant d’après, il s’est retrouvé projeté à travers la haie vive  sur la route, se dandinant avec la douleur la plus terrible qu’il ait jamais ressentie dans son derrière, car c’est là que la vieille femme l’avait frappé avec sa botte avec une violence inouïe car la déception et la rage avaient donné  de la puissance au coup!
« Oh mon Dieu, Oh mon Dieu! Les bottes de la vieille femme  devaient être ferrées de pointes de fer! gémit le mouton stupide, alors qu’il galopait sur la route aussi vite que trois pattes pouvaient le porter. La quatrième jambe, permettez-moi de le faire remarquer en passant, ne servait à rien: elle était si douloureuse, si douloureuse. 
« Ah, c’est ainsi que me récompense la vieille dame ? Ce n’est q’une brute!Elle n’a pas raison de se comporter ainsi! Eh bien, il n’y a certainement pas de limites à l’ingratitude de certaines personnes », a déclaré le mouton stupide. « Je ferai certainement très attention à la façon dont je ferai une bonne action. Et il errait péniblement sur la route des landes.
« Bêê, bêê »Personne n’aura pitié d’un pauvre mouton stupide qui s’est égaré ? 
« Bêê, bêê »Ah! Il y a quelqu’un, là-bas, j’en suis sûr», alors qu’il voyait une autre vieille femme qiu ramassait des brindilles de bois dans un petit bosquet à côté du chemin. 
« Je vais juste m’asseoir, ici, dans le fossé  jusqu’à ce qu’elle ait fini sa cueillette, puis je la suivrai jusqu’à chez elle. »
Et le mouton stupide n’eut pas longtemps à attendre, car le fagot de la vieille femme  fut rapidement récolté, et, tandis qu’elle s’éloignait vers chez elle, le mouton stupide la suivit à une distance respectable jusqu’à ce qu’elle arrive à sa demeure. Et, juste au moment où elle ouvrit la porte, il passa rapidement devant elle et s’allongea près du feu de tourbe. Oh! Il savait comment se comporter joliment à ce moment-là, vous pouvez me croire à coup sûr.
--Hola, dit la vieille femme, un mouton dans ma cabane! D’où vient-il dans le vaste monde? Est-ce que c’est le fermier M’Nab qui me l’a envoyé pour remplir mon garde-manger pour l’hiver? En tout cas, je le garde près de moi  jusqu’à ce que le fermier M’Nab, ou quiconque à qui il appartient, vienne le réclamer ; ce qui, je l’espère sincèrement, ne se fera jamais. Oh, miséricorde moi! Dans quel état se trouve ce pauvre mouton! Mais il est bien gras, et c’est tout ce que qui m’intéresse. 
Alors elle essuya les cicatrices et sécha les larmes du mouton stupide, et coupa les morceaux de toison en lambeaux qui pendaient encore autour de lui. Elle soigna aussi l’ecchymose où la dernière vieille femme avait donné un coup de pied si horrible. Puis, après avoir nourri le mouton avec toutes les bonnes choses auxquelles elle pouvait penser, elle s’assit près du feu et se félicita de sa bonne fortune.
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Et tous les jours, elle nourrissait le mouton stupide avec tout ce qu’il y avait de bon et de nourrissant dans sa cabane. Et le mouton stupide devenait gros, gras et élégant dans sa toison neuve, de sorte que maintenant il se souciait à peine de bouger de son siège près du foyer ; il mangeait et dormait, et dormait et mangeait toute la journée.
Et le mouton stupide était si ravi de sa nouvelle demeure et de sa nouvelle maîtresse, que tous les malheurs passés furent oubliés, et il pensa: 
« Bien sûr.  Une si gentille vieille femme ne peut pas être ingrate. J’essaierai de lui faire une faveur si c’est en mon pouvoir, et si seulement je peux découvrir ce qu’elle veut. »
Mais voila, nous étions en novembre et les nuits sombres et froides approchaient. La vieille femme se dit qu’il était temps de saler le mouton et de l’accrocher dans le garde-manger pour l’hiver. C’est ainsi qu’un après-midi, alors qu’elle était assise à réfléchir à la quantité de mouton qu’elle garderait fraîche pour son usage actuel et à la quantité qui devait être salée pour être stockée durant l’hiver, elle a machinalement tendu la main et caressé tendrement le mouton stupide assis à ses côtés. 
« Ah! » dit-elle à haute voix, « quelles belles côtelettes! Que de belles côtelettes il y a ici ici! Oh, ma chère! Si seulement elles pouvaient être rôties sans aucune action de ma part, quelle femme chanceuse je serais, c’est certain! » 
Et elle soupira en enfilant son châle et en s’évanouissant, car elle avait quelque chose à faire cet après-midi dans le village, et voulait rentrer chez elle avant qu’il ne fasse nuit.
Maintenant, je dois vous dire que lorsque la vieille femme  a tendu la main et caressé le mouton stupide, bien qu’elle l’ait fait très tendrement et doucement, il s’est réveillé et, levant les yeux, a entendu les derniers mots de la vieille femme. S’il avait tout entendu sur le salage et le garde-manger, peut-être n’aurait-il pas été si pressé de lui rendre service. Mais, le mouton stupide se dit : 
« Elle veut que mes côtelettes soient rôties sans aucun problème, n’est-ce pas? Chère vieille femme! Je m’en charge pour elle; Ce n’est pas très difficile, j’ai juste un pas à faire pour me rapprocher du feu. Et comme ma toison est revenue belle peu de temps après que je m’en soit séparé , je pense qu’il ne faudra pas beaucoup plus de temps avant que je récupère mes côtelettes. C’est finalement assez peu qu’elle me demande après toutes les  attentions qu’elle me porte, je doit dire. » 
Alors il se leva et s’assit directement au milieu des braises brûlantes au centre de l’âtre.
« Hola! » dit le mouton stupide, « quelle bonne odeur de cuisine il y a! D’où cela vient-il, je me le demande? »
« Hola! » continua le mouton stupide « J’ai un peu trop chaud; J’espère que les côtelettes seront bientôt bien rôties! »
« Hola! » reprit le mouton stupide, « la fumée m’étouffe! Pourquoi la vieille femme  ne peut-elle pas avoir de meilleures tourbe? »
« Hola! » cria le mouton stupide. Mais il n’en dit pas plus, car il était beaucoup trop gros pour se relever tout seul une fois qu’il s’était assis; et, asphyxie par la fumée, il retomba étouffé sur le foyer de la vieille femme.
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« Quelle bonne odeur de cuisine ! » se disait la  vieille femme  en rentrant du village au pied de la colline « M’Nab, le fermier aura droit à un festin exceptionnel ce soir! » Pourquoi ne me l’a-t-il pas demandé? les vieux garçons sont tous des radins ! Pauvre de moi! Commecette bonne odeur me met l’eau à la bouche. Mais j’aurai moi-même un aussi bon festin tôt ou tard, et je ne l’inviterai pas moi non plus. - Non, non, non, non pas question! » 
Et elle s’arrêta un bref instant pour rire en pensant au mouton stupide. à la maison et à ses grosses côtelettes.
« Quelle bonne odeur de cuisine! » dit la vieille femme quand enfin elle arriva au sommet de la colline, et elle tourna son visage dansle vent et renifla à nouveau. 
« Cela ne peut pas venir du fermier M’Nab car il est en bas à droite, et cette bonne odeur vient de plus haut dans la vallée, et il n’y a que ma maison plus loin. Je pense que quelques bûcherons travaillent dans le bois et qu’ils sont en train de préparer leur souper. J’espère seulement qu’ils ne se sont pas passés par chez moi. Ils seraient bien capable de s’être servis à même mon garde-manger pendant mon absence. Ce sont des vilains gars, ces bûcherons! » 
Et elle a relevé ses jupons et a accéléré le pas.
« Quelle bonne odeur de cuisine ! » dit la vieille femme en tournant au coin de la pinède.
« Oh! oh! oh! oh! Mais qu’est-ce que je vois là? »
Ah! comment décrire le spectacle qui affola son regard – de la fumée, beaucoup de fumée dont les volutes  coulaient sous la porte et par les fenêtres. Au sommet du toit brûlant, il y avait un nuage immense et au milieu de la cheminée les restes cramoisi d’un animal couché au milieu des braises flamboyantse!
Et à ce moment, croyez-moi, ou pas,  la vieille femme ouvrit la bouche et commença à proférer… 
Non, je ne vous dirai pas ce qu’elle a dit; Cela ne rendra pas l’histoire meilleure à écouter, ni la conclusion moins triste à raconter. Il suffit de dire que les mots qu’elle a prononcé n’étaient ni jolis ni polis.
Mais, comme l’a dit le mouton stupide., il n’y a pas de limites à l’ingratitude de certaines personnes. 
Et finalement, quand on y réfléchit bien, ce n’est peut-être pas une remarque si stupide. 
Qu’en pensez-vous?
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Date de dernière mise à jour : 17/07/2023