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Les pluviers dorés

Armanel, conteur celte, entrelac celtique ROV

 

Les pluviers dorés

Documentation : Lord Blackwood
Tradution : Armanel - conteur/2023

Il était une fois, une femme qui avait trois fils.

Un jour, le  fils aîné déclara qu’il en avait assez de rester à la maison et qu’il serait temps pour lui d’aller chercher fortune.
- Très bien, lui dit sa mère, très bien mon fils, tu peux te mettre en route dès demain matin si tu le veux.
Le lendemain matin, la mère fit un gâteau, et quand son fils aîné fut prêt à se mettre en route, elle lui dit:
- Que préfères-tu, mon fils, la petite moitié du gâteau avec ma bénédiction, ou la grande moitié et ma malédiction?
- Ma foi, répondit-il, je préfère la grande moitié, quelle que soit la chose que tu me donneras avec.

Elle lui donna alors la grande moitié et il la mit dans son sac et partit; La mère resta sur le pas de sa porte pour lui lancer sa malédiction avant qu’il soit hors de vue.

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Le fils aîné marcha jusqu’à ce qu’il soit fatigué et au milieu du jour, il arriva à la lisière d’un bois ; il y avait un champ en jachère sur la lisière du bois et une fontaine au pied d’un arbre dans un coin du champ.
- Ça tombe bien, se dit-il à lui-même, je vais m’asseoir près de la fontaine et manger un morceau puisque je suis fatigué et que j’ai faim.
Il s’assit donc auprès de la fontaine, et quand il la regarda de près , il vit que la partie supérieure de l’auge était replie de miel et la partie inférieure de sang ; il tira son gâteau et se mit à le manger, lorsqu’un petit chien arriva de l’ouest et lui demanda une portion de son gâteau.
- En vérité, je ne t’en don­nerai pas un morceau grand ou petit, répondit-il.
Le petit chien partit; en partant il trempa sa queue dans la fontaine de sorte que la partie supérieure devint du sang et la partie inférieure du miel.
- Tu aurais mieux fait, dit-il, de me donner le morceau que je t’avais demandé.

Le fils aîné partit alors droit devant lui, à travers le monde, pour chercher fortune, et il arriva à une grande maison ou demeurait un fermier.
- Que cherches-tu ? lui dit le fermier.
- Je cherche du travail, dit-il.
- Es-tu un bon journalier?
- Assez bon, répondit le fils aîné, et je travaille toujours de mon mieux.
- Très bien, dit le maître de la maison, voici le marché que je vais faire avec toi, mais attention ; si tu n’es pas capable de faire l’ouvrage que je te donnerai, je te couperai la tête.
Ils conclurent le marché ; le fils aîné eut alors un bon souper, un lit, et il alla se coucher.

Le lendemain matin, le fils aîné se leva et quand il eut pris son déjeu­ner, le fermier le conduisit jusqu’à l’étable qu’il possédait, il ouvrit la porte et que vit-on sortir ? Douze pluviers dorés.
- Voici l’ouvrage que je te donne, dit le fermier ; c’est de faire pâturer mes douze pluviers dorés pendant la journée et de les ramener le soir à la maison.
Là-dessus, il le quitta.
- Mon Dieu, se dit le fils aîné, voilà un ouvrage que je ne pourrai pas faire et je suis perdu.
Les pluviers partirent, le fils aîné se mit à leur poursuite, mais ils furent bientôt hors de vue et notre pauvre garçon se fatigua à les chercher; il lui fallut revenir à la maison sans eux le soir, et on lui coupa la tête.

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L’année suivante, le fils cadet, déclara que lui aussi voulait aller chercher fortune. La mère lui prépara un gâteau, le coupa en  deux et lui demanda laquelle des deux parts il préférait, la petite moitié avec sa bénédiction ou la grande moitié avec sa malédiction.
- Oh! donne-moi la grande moitié, dit-il, quelle que soit la chose, bénédiction ou malédiction que tu me donneras avec.
Le s fils cadet partit alors et sa mère resta à lui lancer sa malédiction avant qu’il soit hors de vue.
Quand le fils cadet fut arrivé à la fontaine dont la partie supérieure était du miel et la partie inférieure du sang, le petit chien vint et lui demanda un morceau de son gâteau ; il ne l’obtint pas et il mit sa queue dans la fontaine en sorte que la partie supérieure devint du sang et la partie inférieure du miel. 
Le fils cadet marcha alors devant lui, jusqu’à la maison du même fermier ou s’était arrêté son frère; le maître de la maison fit le même marché avec lui et comme il ne put pas garder les pluviers, on lui coupa la tête.

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Alors l’année d’après, le benjamin de la famille dit à sa mère:
- Il est temps pour moi, mère, de me mettre en route pour chercher fortune.
- Tu le peux, mon fils, répondit-elle, attends jusqu’à demain matin, et alors tu pourras partir.
Le lendemain matin, elle fit un gâteau et elle lui demanda:
- Que préfères-tu, la grande moitié et ma malédiction ou la petite moitié et ma bénédiction?
- Je préfère, répondit le benjamin, la petite moitié et ta bénédiction.
- Tu l’auras, mon fils, lui dit-elle.
Le benjamin partit et sa mère resta sur le pas de sa porte pour lui donner sa bénédiction avant qu’il disparaisse de sa vue; puis le benjamin chemina jusqu’à ce que vint le milieu du jour et qu’il arrivât près de la fontaine ou la partie supérieure était du miel et la partie inférieure du sang. Alors il s’assit et il tira son gâteau; le petit chien arriva de l’ouest de lui et lui demanda une goutte à boire et un morceau à manger.
- Oh, ce n’est pas une goutte ni un morceau que je te donne­rai, dit le benjamin, mais viens ici près de moi et mange ta part comme moi-même ; je partagerai avec toi tout ce que j’ai.
- Tu as bon cœur, dit le petit chien, et c’est tant mieux pour toi.
Ils mangèrent et burent alors ensemble tout leur content.

Quand le benjamin se leva, pour se mettre en route, le petit chien lui dit:
- Tu vas chercher fortune comme ont fait tes deux frères avant toi; tu vas aller jusqu’à une grande maison et le maître de la maison te demandera si tu veux entrer à son service ; tes deux frères sont allés dans cette maison avant toi, et comme ils n’ont pas pu faire leur ouvrage on leur a coupé la tête ; voici l’ouvrage que le maître de la maison te donnera à faire: c’est de garder douze pluviers, et de les ramener à la maison avec toi le soir. Tu ne pourras pas faire cela sans aide; prends cette petite flûte. Si tu souffles dedans, les pluviers viendront vers toi, mais attention, ne t’en sépare pas ou tu seras perdu.
Le chien partit alors.
Le le benjamin se mit en route, il marcha longtemps jusqu’à ce qu’il arrivât à la hauteur de la grande maison; le maître de la maison sortit et lui demanda ce qu’il cherchait.
- Je cherche de l’ouvrage, dit celui-ci.
- Que peux-tu faire?
- Tout l’ouvrage que tu me donneras à faire, je ferai toutmon pos­sible pour l’exécuter, répondit le benjamin.
- Voici le marché que je vais faire avec toi, dit le maître de la maison; mais attention,si tu n’es pas capable de faire l’ouvrage que je vais te donner, je te couperai la tête.
- Et si je suis capable de le faire, dit le le benjamin, me donneras ­tu la permission de te couper la tête?
- Je ne te la donnerai certes pas, répondit celui-ci, mais je te donne­rai un bon salaire pour ton travail.
Ils conclurent le marché et  le benjamin trouva un souper et un bon lit où il alla se coucher.
Le lendemain matin, quand il eut mangé son déjeuner, le fermier le conduisit à l’étable, il ouvrit la porte, les douze pluviers en sortirent à l’instant et s’envolèrent.
- Voici l’ouvrage que tu as à faire aujourd’hui, c’est de garder les pluviers et  de faire en sorte qu’ils soient tous de retour avec toi ce soir, sinon je te couperai la tête, dit le fermier.
Quand le fermier fut hors de sa vue, le le benjamin sortit sa petite flûte, souffla dedans et tous les pluviers vinrent autour de lui.
- N’allez pas trop loin de moi maintenant, dit celui-ci.
Un serviteur vint lui apporter son dîner ; quand il l’eut mangé et que le serviteur fut parti, il souffla dans sa flûte et les pluviers revinrent autour de lui.
- N’allez pas trop loin de moi, leur dit-il.
Quand le soir arriva, le benjamin souffla de nouveau dans sa flûte et il rassembla tous les pluviers, et le fermier et les gens de sa maison furent les plus étonnés du monde de voir que les douze pluviers étaient avec lui.
- Je vois que tu as fais ton ouvrage, lui dit le fermier.
- Oh oui, je crois que je m’en suis bien sorti, dit le benjamin.
Il prit son souper ce soir-là et il alla se coucher. Le fermier et sa femme s’étonnaient grandement de ce qu’il avait pu ramener les pluviers avec lui à la maison et ils tinrent conseil  tout le long de la nuit pour savoir ce qu’ils feraient pour découvrir comment il avait pour rassembler les pluviers.

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Le lendemain, comme le benjamin était à garder les pluviers vers le milieu du jour, ils envoyèrent leur jeune fille lui porter son dîner ; pendant qu’il mangeait, elle fit la conversation avec lui et elle lui demanda comment il pouvait rassembler les pluviers sauvages.
- Avec la petite flûte que voici, dit celui-ci en la sortant de son sac, attends un peu que j’aie mangé mon dîner et je te montrerai comme ils arrivent dès que je souffle dedans.
Quand il eut mangé son dîner, il souffla clans la flûte et les pluviers vinrent autour de lui.
- Je les rassemble deux fois par jour, dit-il, au milieu du jour, de crainte qu’ils n’aillent trop loin de moi, et une seconde fois quand je dois rentrer à la maison le soir.
La fille retourna à la maison et raconta à ses parents que le garçon avait une petite flûte, et qu’avec elle il rassemblait les pluviers.
- Il faudra que nous nous la procurions, se dirent ceux-ci.
Quand le benjamin arriva à la maison ce soir-là, le maître lui dit qu’il voudrait bien acheter la petite flûte qu’il avait et que sa femme pourrait aller garder les pluviers à sa place  et qu’ainsi il n’aurait plus rien à faire.
- Oh ! répondit le benjamin, je ne veux pas m’en séparer.

Alors la femme dit à son mari  qu’elle irait en personne et qu’elle la lui achèterait ; c’était une fort belle femme; le lendemain elle alla trouver le benjamin, avec son dîner, et lui dit qu’elle avait entendu dire par sa fille qu’il avait une flûte qui rassemblait les pluviers.
- Oui, répondit-il.
- Ne me la montrerais-tu pas ? dit-elle.
Le benjamin la tira de son sac et la lui montra.
- Ne me la vendrais-tu pas ? dit-elle.
- En vérité, elle n’est pas à vendre, dit celui-ci, mais que me donnerais-tu pour elle?
- Je te donnerai cinq livres, dit-elle.
- Je ne te la céderai pas pour cinq livres, dit-il.
- Je te donnerai dix livres, dit-elle.
- Je ne te la donnerai pas pour dix livres, dit-il.

- Je te donnerai cinquante livres, dit-elle.
- Je ne te la donnerai pas pour cinquante livres, dit-il.

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La fermière rentra à la maison, et le benjamin rassembla les pluviers et les condui­sit à la maison avec lui ce soir-là.
Le lendemain, la fermière revint le trouver avec le dîner et lui promit cent livres pour la flûte.
- Ma flûte n’est pas à vendre du tout, répondit-il.
Le fermier se mit en colère quand sa femme revint à la maison sans la flûte.

Le lendemain la fermière alla de nouveau le trouver avec le dîner.
- Je vais te dire, dit-elle, le marché que je vais faire avec toi; je vais te donner deux cents livres pour ta flûte et quelque chose par-dessus le marché.
- Et qu’est-ce qu’il y aura par-dessus le marché ? Demanda le benjamin.
- La permission de m’embrasser pendant une demi-heure, répondit ­elle.
- Il faut me donner d’abord ce qui est par-dessus le marché, dit-il.
Le benjamin obtint ce qu’il demandait.
- Maintenant, donne-moi la flûte, dit la fermière.
- En vérité, je ne te la donnerai pas, dit-il, il n’y a pas de danger que je te la donne, je t’ai déjà dit qu’elle n’était pas à vendre.

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Elle dut s’en aller ainsi à la maison sans la moindre flûte ; elle se mit fort en colère et dit a son mari:
- Le misérable, dit-elle, je ne peux plus rester près de lui ; chasse-le d’ici, lui et sa flûte, ainsi je ne l’aurai plus sous les yeux.
Quand le garçon revint à la maison ce soir-là, avec ses plu­viers, le maître lui dit qu’il n’avait plus besoin de journalier.
- Va-t’en, dit-il.
- J’ai fait l’ouvrage que tu m’as donné à faire et je l’ai bien fait, dit le garçon, et tu m’as promis un bon salaire pour mon ouvrage ; il faudra que tu me donnes deux sacs pleins  d’or et que tu les mettes sur la vieille jument qui est ici.
Le fermier refusa, mais comme le benjamin tenait bon, il lui donna un sac d’or ; le garçon partit alors et alla chez lui retrouver sa mère et ils furent riches à partir de ce jour.
Armanel, conteur celte, entrelac celtique ROV1

Date de dernière mise à jour : 17/07/2023